Accessibilité : les personnes handicapées font toujours face à des obstacles
Publié : 12 mars 2024 à 8h00 par Élodie Quesnel
Les obstacles sont nombreux pour les personnes à mobilité réduite
Crédit : Elodie Quesnel
Encore en 2024, difficile pour une personne à mobilité réduite de se promener sans encombre dans certain centre ville. On a suivi, le temps d'une après midi, Catherine responsable de l'APF France Handicap, dans les rues de Bordeaux.
Faire du shopping, se rendre au restaurant ou tout simplement se promener dans les rues d'un centre-ville. Des activités anodines pour la plupart d'entre nous. Mais un vrai parcours du combattant pour les personnes à mobilité réduite. Alors que la loi Handicap oblige depuis 2015 tous les locaux recevant du public à être accessible à tous, seulement un quart des commerces en France respectent les normes.
En novembre dernier, le gouvernement avait annoncé une enveloppe de 300 millions d'euros sur cinq ans pour aider les petits commerces à faire les travaux nécessaires. Avec une priorité cette année aux villes accueillant des épreuves olympiques, à l'image de Bordeaux.
Pas toujours facile d'accéder aux commerces du centre ville
C'est d'ailleurs dans le centre ville de Bordeaux, que nous avons suivi Catherine Estienne, responsable APF France handicap, le temps d'une après-midi. Avec son fauteuil roulant, nous avons parcouru quelques rues de l'hyper centre. Premier obstacle : les marches à l'entrée des commerces. "Il y plusieurs cas de figure. Ceux qui ont fait le nécessaire avec une pente ou en mettant en place des rampes amovibles et une signalétique. Ceux qui n'ont rien mais qui font l'effort de venir vous aider quand ils vous voient devant la boutique. Et puis ceux qui ne font ni un ni l'autre."
Et nous en sommes plusieurs fois témoin lors de notre balade. Comme dans ce magasin de prêt-à-porter avec deux marches, rue de la Merci, où les vendeuses ne daignent pas venir à notre rencontre. Dans cet autre commerce, le gérant interrogé vient à peine de faire la commande d'une rampe amovible. "Je n'en veux pas aux commerçants qui doivent faire face à une montagne de paperasse administrative", explique Catherine. "Mais c'est là que les politiques doivent intervenir pour accompagner les associations pour permettre de faire de la sensibilisation sur ces sujets."
Des problématiques diverses
Les personnes à mobilité réduite doivent aussi faire face à d'autres difficultés. L'état de la chaussée, par exemple, qui peut entrainer des chutes. Les stationnements de vélos, voitures ou encore les poubelles sur le trottoir qui vont limiter la place pour le passage d'un fauteuil. Et la propreté des rues, crottes de chiens et chewing-gum viennent se coller sur les roues des fauteuils. Contrairement à des chaussures, difficile d'enlever les roues en revenant chez soi pour ne pas salir son intérieur. Pour Catherine, il y a encore du chemin à faire. "Il faut penser à se préoccuper de l'autre. Et de l'autre avec un grand A. Parce que le déplacement peut être compliqué pour une personne avec un handicap, mais aussi pour une personne avec une poussette ou encore une personne âgée."