Bordeaux : des dispositifs pour améliorer la réinsertion et éviter les récidives
Publié : 11 octobre 2021 à 17h29 par Clara Echarri
Le colloque interprofessionnel avait lieu vendredi 8 octobre à Bordeaux.
Crédit : Pixabay - Image d'illustration
Comment réintégrer un détenu de façon adéquate dans la société ? Comment éviter toute récidive ? C'est pour répondre à ces questions que les professionnels du secteur se sont rassemblés à Bordeaux
La réintégration sociale des détenus et la prévention de la récidive. Voilà les thèmes autour desquels étaient réunis les professionnels de l'univers carcérales, des associations, des avocats vendredi 08 octobre. Objectif : favoriser la réinsertion des personnes condamnées par la justice.
Chacun a apporté son regard, sa vision des choses : sur ce qui se fait déjà, mais aussi sur les évolutions possibles. Avec des témoignages, des analyses, mais aussi des exemples sur ce qui se fait dans d'autres pays, comme la Belgique ou le Canada.
Le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) vient de mettre en place le parrainage de désistance, qui vise à faire se rencontrer un groupe de bénévoles et un groupe de condamnés. Certains sont donc incarcérés et seront amenés à sortir, d’autres ont simplement un suivi de justice.
Marine, éducatrice spécialisée du groupe SOS Solidarités, fait partie du dispositif du Tremplin, qui accompagne les personnes en placement extérieur, une alternative à la détention. L'accompagnement proposé dure uniquement le temps de la peine, avec des rencontres plusieurs fois par semaine. Il se décline en plusieurs points : le logement (savoir habiter de façon indépendante), l'accès aux soins (selon les besoins identifiés au préalable), l'insertion professionnelle, les liens sociaux (car le public peut être parfois isolé ou marginalisé).
"On rencontre les personnes en pré-entretien, pour décider si leur projet et notre dispositif peuvent correspondre. Ensuite, le juge d'application des peines décide s'il y a ou non un placement extérieur. Ils signent ensuite un contrat avec nous, où chacun a ses obligations. L'idée c'est vraiment d'individualiser la peine" développe la jeune femme.
Le rôle de l'avocat
Christine Maze, batonnière élue du barreau de Bordeaux, a également évoqué le rôle de l'avocat dans cette réinsertion : "l'avocat c'est celui qui est auprès de la personne condamnée, incarcérée ou qui a fait l'object d'une peine de prison avec suivi ou mise à l'épreuve. C'est important que l'avocat soit à ses côtés. Pour pouvoir éviter la récidive, il faut trouver le moment pour faire valoir les clefs d'une possibilité de réinsertion et de passer à autre chose que ce qu'il a commis. C'est un travail de proximité, d'élaboration de projets".
L'avocat intervient donc après la peine, et il est le premier lien entre le condamné et la réinsertion, comme le précise Christine Maze : "le vrai sujet c'est la personnalisation de la peine, on va prendre en compte chaque détenu. C'est très important que l'avocat soit là pour le seconder, pour aller chercher les différents intervenants, et pour que le condamné puisse montrer ses efforts de réinsertion".
Elle ajoute : "l'avocat s'empare de la réinsertion de son client, mais aussi des textes de lois qui sont liés à la peine : le suivi, comment on met en place des conditionnelles, des libértés surveillées, l'organisation des sorties... c'est un acteur fondamental de la réinsertion sociale, et pour éviter la récidive aujourd'hui. Il est aux côtés de celui qui doit présenter son projet, c'est véritablement un travail d'équipe".
Sociologues, psychologues, psychiatres, acteurs sociaux... une pluridisciplinarité qui a donc permis aux professionnels d'effectuer un travail approfondi sur la question de la réinsertion.