Bordeaux : Pourquoi la police est embêtée par la grève d'SOS Médecins

Publié : 23 février 2022 à 13h36 par Clara Echarri

Image d'illustration. Un véhicule de SOS Médecins.

Crédit : Commons - A1AA1A

Le syndicat Alternative Police a expliqué que la grève d'SOS Médecins à Bordeaux, bien que légitime à leurs yeux, leur causait quelques soucis.

"On comprend bien la grève d'SOS Médecins, il n'y a pas de soucis là dessus. Mais il y a des conséquences pour nos agents". voilà en somme le message du syndicat Alternative Police, par la voix de Bruno Vincendon. 


Vous ne le saviez peut-être pas, mais SOS médecin intervient parfois pour la police. La grève des médecins bordelais a donc des conséquences : ils ne se déplacent plus pour pour l’examen médical avant une garde à vue, ou pour constater un décès. "Nos agents doivent donc accompagner les futurs gardés à vue aux urgences, qui sont déjà saturées et qui n'ont pas besoin de ça" explique le policier. "Bien sûr, nous ne sommes pas prioritaires, ce qui entraîne plusieurs heures d'attente".

 

Il décompte aussi le temps de trajet, soit pour trouver un médecin, soit pour emmener les gardés à vue aux urgences avant de retourner au commissariat. "Et pendant ce temps là, les agents ne peuvent pas être mobilisés sur l'enquête, ça retarde toute la prise en charge". 

 

Même problème en cas de décès : illustration avec une noyade la semaine dernière. "Mes collègues ont passé 50 coups de fil pour essayer de trouver un médecin qui puisse venir constater le décès. Et le corps est resté là, sur les quais de Queyries : on n'a pas le droit de le déplacer avant. Donc des agents ont gardé le corps plusieurs heures" détaille Bruno Vincendon.

 

Du côté d'SOS Médecins, le Docteur Moliexe regrette évidemment ce "dommage collatéral" : "nous n'avons absolument rien contre la police. D'ailleurs, nous n'assurons plus les visites réanimatoires non urgentes que nous faisons pour le Samu non plus". 

Pour autant, la grève continue depuis maintenant cinq mois, et les médecins n'ont pas l'intention de lâcher. En jeu, la revalorisation de leurs visites à domicile, qui ne leur permet que de dégager 2 ou 3 euros en raison de tous les frais (essence, entretien du véhicule, transport du matériel...)

 

A noter qu'SOS médecins continue d’assurer ses consultations à domicile de 20h à 6h du matin et les weekends. Le reste de la journée, il faut prendre rendez vous pour se rendre dans les différents cabinets d’SOS Médecins de Bordeaux et de la métropole. 

 

Si le syndicat policier et les médecins sont prêts à discuter autour d'une même table, les premiers attendent surtout une réaction de la Préfecture de Gironde, pour palier à ce problème. les seconds espèrent une intervention de l'ARS en leur valeur pour accorder leurs revendications.