A Bordeaux, le centre régional de psycho-traumatisme lutte contre les violences

Publié : 27 janvier 2022 à 11h04 par Clara Echarri

Les violences contre les enfants ont augmenté avec le confinement.

Crédit : Pixabay - Image d'illustration

Le Secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles était en visite à Bordeaux mercredi 26 janvier. L'occasion de rencontrer les professionnels qui travaillent au centre régional de psycho-traumatisme.

Le centre régional de psycho-traumatisme (CRP) de Bordeaux a reçu la visite d'Adrien Taquet, Secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles. Ouvert en 2020 à Charles Perrens, ce CRP accueille aussi bien des adultes que des enfants, victimes de violences (physiques, sexuelles...). C'est l'une des 15 structures de ce genre en France, qui regroupe en un même lieu un ensemble de professionnels : psychologues, psychomotriciens, osthéopates, infirmiers... Pour les patients, le parcours de soin est donc plus aisé. 


A l'occasion de la visite ministérielle, les professionnels du centre en ont profité pour rappeler l'importance de cette prise en charge. Avec le confinement, les violences intra familiales ont bondi. "Il y a la cohabitation forcée, des personnes qui s'arrangeaient pour ne pas trop croiser leur agresseur et qui ont été obligées de cohabiter au moment du confinement. On a eu plus de consultations ici, et mes collègues sur le terrain aussi" constate Pierre Suquet, psychologue au CRP. 


Et il y a un point sur lequel il faut être particulièrement vigilant, explique-t-il : "il y a parfois cet effet 'bombe à retardement' du traumatisme qui peut se déclencher 10 ans après. Il peut y avoir des troubles qui apparaissent comme des troubles de conduite, du comportement, des addictions qui se mettent en place... une défiance envers l'adulte aussi...".

 

Sauf que ces comportements sont assez standards à l'adolescence, ils peuvent donc passer facilement inaperçus : "c'est la toute la complexité de la prise en charge" abonde le professionnel. "C'est quelque chose dont on a encore besoin de prendre conscience et dont on a besoin de sensibiliser l'ensemble des professionnels et des acteurs du champ social et sanitaire".  

 

"Le stress post-traumatique nécessite une prise en charge très individualisée, très spécialisée", détaille Séverine Blot, l'une des pédopsychiatre du centre bordelais. Point positif à ses yeux : les enfants témoins de violences intrafamiliales sont petit à petit considérés comme des victimes à part entière, même s'ils n'ont pas été la cible directe des violences. "On accueille des enfants exposés mais qui ont les mêmes symptômes que ceux physiquement abusés" renchérit justement Pierre Suquet.

 

A l'issu de sa visite, le Secrétaire d'Etat a rappelé l'importance "de continuer cette lutte dans les années à venir pour garantir à nos enfants une société protectrice, qui répond à leurs besoins fondamentaux". 

 

 

Le Secrétaire d'Etat a rencontré les professionnels du CRP.

Crédit : WIT FM - C. E.