Attaque russe : à Bordeaux, les Ukrainiens sont sous le choc

Des pancartes, des drapeaux, et beaucoup d'émotion. Des membres de la communauté ukrainienne se sont rassemblés ce jeudi 24 février devant l'hôtel de ville de Bordeaux. Réaction instantanée et instinctive après l'offensive russe de ce matin en Ukraine. Une déclaration de guerre qui choque : "on a du mal à y croire. Même si on s'y attendait, on a du mal à réaliser que c'est en train d'arriver. On est très inquiets"explique Oleksandra Bertin. Elle est présidente de l'association Ukraine Amitié, qui a initié ce rassemblement. Une dizaine de personnes sont venues dans l'urgence, chercher du soutien mais aussi alerter la communauté internationale. 

"On a tout de suite contacté nos familles, qui sont sur place. C'est un peu le chaos, les gens sont en fuite, certains se retrouvent bloqués parce que les routes sont coupées. Il y a eu des bombardements. Une amie est à Kharkiv (deuxième plus grande ville d'Ukraine, à l'Est du pays, Ndlr), elle a entendu les bombardements depuis ce matin. Là, elle est dans un abri anti-aérien. Il y a eu deux bases militaires touchées là bas, mais aussi une maison avec des civils". 

Emotion et soutiens multiples 

Autour d'Oleksandra Bertin, les ukrainiens et ukrainiennes sont émus. Valeria, en larmes, peine à trouver ses mots "Quand je vois ce qui se passe... ça casse mon coeur. Le seul truc que l'on peut faire ici, à Bordeauc, c'est montrer à tout le monde qu'on est là... que les gens en Ukraine sont forts et ...on est sûrs que l'on sera capables de rester en paix". 

A ses côtéés, Marina approuve : "l'agression de la Russie est très dangereuse pour toute l'Ukraine, mais aussi je pense pour toute l'Europe". Et justement, un Kazakh est aussi venu devant l'hôtel de ville : "je suis là pour soutenir le peuple ukrainien. Si c'est aujourd'hui l'Ukraine, demain ça peut être le Kazakhstan, et tous les pays de l'ex-URSS. Parce que Poutine cherche à tuer à la racine toute aspiration à la démocratie". 

Daria est russe, mais son père et né à Kiev et la moitié de sa famille est ukrainienne. Elle est venue dénoncer l'attitude de Vladimir Poutine : "Je veux être présente ici, parce que ce que la Russie fait avec l'Ukraine depuis la Crimée, c'est horrible, c'est insupportable. Je suis contre cette invasion et solidaire avec l'Ukraine". Seul soulagement, sa famille est maintenant en sécurité en Pologne.