Bordeaux : un élu suspend son mandat pour un voyage de 5 000 km à vélo

Il se définit comme une personne "atypique mais structurée". Laurent Guillemin, adjoint à la mairie de Bordeaux chargé de la sobriété, s'apprête à le prouver. L'élu de 45 ans suspend dès ce vendredi soir son mandat pour deux mois, le temps d'effectuer un voyage de 5 000 km en tandem électrique. Il traversera six pays et sera accompagné, sur chaque étape, d'un partenaire de tandem différent. L'objectif sera d'évoquer avec eux les problématiques liées à l'énergie, et de sensibiliser les personnes rencontrées tout au long de ce voyage à l'écologie. 

Un voyage à titre personnel

Le départ est prévu ce lundi matin à 8h depuis la Place Pey-Berland à Bordeaux et ce vendredi, lorsque nous l'avons rencontré, Laurent Guillemin n'avait pas encore trouvé tous ses futurs partenaires de tandem, ni tous les hôtes qui l'accueilleront chaque soir. Mais l'ingénieur, spécialiste de l'optimisation énergétique notamment, ne souhaite pas se mettre de pression. "Je fais confiance à ma créativité" nous confie Laurent Guillemin. "C'est un voyage qui n'a rien à voir avec la mairie de Bordeaux, je mets en pause mon travail d'élu pendant deux mois, c'est un congé sans solde, c'est donc un projet personnel, je n'ai pas d'appréhension, je laisserai venir les choses comme elles se présentent."

"Un projet qu'on n'abandonne pas, c'est déjà une victoire"

L'idée de ce projet est d'ailleurs très récente puisque l'adjoint au maire l'a imaginé mi-juin dernier. L'objectif était d'abord de se rendre jusqu'en Azerbaïdjan pour assister à la COP 29 qui s'y déroulera en novembre. Les relations entre la France et ce pays s'étant dégradées ces dernières semaines, Laurent Guillemin a décidé de pas abandonner son voyage mais plutôt de le modifier, "un projet qu'on n'abandonne pas, c'est déjà une victoire", nous explique-t-il. 

L'Azerbaïdjan, reprochant à la France son soutien à l'Arménie, a annoncé fin septembre, se réserver le droit d'arrêter tout ressortissant français sur le sol azéri. Il n'était plus question pour Laurent Guillemin de rentrer dans le pays. Son périple prendra donc fin en Géorgie et l'objectif ne sera plus la COP 29 mais l'ensemble de son voyage et chaque étape aura son importance. 

Des journées bien remplies 

Laurent Guillemin a prévu une quarantaine d'étapes. Tous les jours, il enfourchera, avec son nouveau partenaire, son tandem électrique à 7h du matin avec deux batteries de rechange dans ses sacoches. Tout au long de l'étape, Laurent Guillemin pourra discuter avec son partenaire du jour grâce à un kit micro oreillette. Il prévoit environ 7h ou 8h de route par jour sur une centaine de kilomètres. Une fois arrivé, en fin d'après-midi, il rencontrera ses contacts locaux pour discuter énergie et écologie et savoir "s'ils savent comment est fabriqué l'énergie chez eux". Il se rendra ensuite chez son hôte qui l'accueillera pour la nuit. La barrière de la langue ne l'effraie pas puisqu'il maîtrise parfaitement l'anglais. 

Un voyage à suivre sur les réseaux 

L'idée n'est pas de donner l'exemple ou d'inspirer qui que ce soit en organisant ce périple. "Je suis quelqu'un de très engagé et courageux mais pas téméraire, je ne suis pas inconscient, si je ne sens pas une étape et que je suis fatigué, je ne la ferai pas, je ne me mets aucune pression, c'est un projet personnel." On comprend donc que ce voyage n'est pas un défi mais bien une envie qu'il sera possible de suivre avec lui, tous les jours, sur ses réseaux sociaux.