Effondrement rue de la Rousselle : le déblaiement va commencer
Publié : 4 février 2022 à 18h33 par Clara Echarri
La phase 3 des travaux Rue de la Rousselle débute le 14 février. Il faut sécuriser la zone et enlever tous les gravats. Une étude va également être menée sur les bâtiments de Bordeaux.
C'est un peu comme un mikado géant... en beaucoup plus périlleux. Rue de la Rousselle à Bordeaux, il va falloir enlever les gravats sans faire bouger quoi que ce soit d'autre, notamment les murs. La phase 2 est maintenant terminée, début de la phase 3 le 14 février. Tout va se faire sous capteurs, pour assurer la sécurité des ouvriers, et sous l'oeil de caméras, pour une captation vidéo.
"Non, Bordeaux ne s'effondre pas" a toutefois tenu à rappeler le maire de Bordeaux. Les travaux de sécurisation représentent 1,4 millions d'euros pour la ville de Bordeaux.
Plusieurs étapes
Première étape : sécuriser la zone, où deux immeubles se sont donc ecroulés en juin dernier. Cela implique de démolir les éléments menaçants. Il faut d'abord installer la grue, délimiter la zone de travail, puis démonter les éléments instables, comme les pierres qui n'ont pas été totalement arrachées pendant l'effondrement, l'appartement qui est au bord du gouffre, ou l'escalier fortement endommagé.
Ensuite, vient l'enlèvement des gravats, et il y en a beaucoup. Sauf qu'il faut aussi conforter les murs de façon simultanée. Pour faire simple, les équipes de déblaiement vont progresser 2,50 mètres par 2,50 mètres. Tous les 2,50 mètres, un "butonnage" va être mis en place : un dispositif qui permet aux deux murs restants sur la parcelle de s'appuyer l'un l'autre. Les gravats participent en effet au maintien des murs encore debouts : il ne faut pas qu'ils bougent pendant les travaux, pour ne pas provoquer de nouveaux effondrements.
Une fois tout le volume de gravats enlevé, il faudra stabiliser la parcelle, la clôturer de façon sécurisée et la protéger de la pluie et de l'eau. Après seulement, la rue pourra être rouverte au public. Sauf aléas de chantier, cette étape devrait durer trois mois. Une période après laquelle, normalement, les habitats du côté pair de la rue pourront réinvestir leurs logements.
Etudier pour comprendre
En parallèle, la mairie et Bordeaux Métropole lancent une étude du centre ancien de Bordeaux. La ville indique : "Bordeaux Métropole et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) ont signé un partenariat pour mieux comprendre les pathologies et désordres du patrimoine bordelais et identifier les outils et méthodes de remédiation". 47 immeubles sont concernés, dont 27 rue de la Rousselle.
Cette analyse des bâtiments anciens de Bordeaux va être combiné avec une étude géotechnique (voir l'état du sol), un diagnostic des réseaux d'eau enterrés et une étude d'architecture historique. Objectif : comprendre pourquoi certains bâtiments se dégradent, quels sont les zones à risque, etc. Un collège d'expert sera ensuite chargé d'examiner les résultats. le CSTB va s'appuyer sur les études réalisées à Marseille, après l'effondrement mortel de la rue d'Aubagne. Les conclusions de cette étude bordelaise seront rendues publiques courant 2023.
10 immeubles sont encore concernés par un arrêté de péril rue de la Rousselle. En 2021, 172 nouveaux arrêtés de péril ont été émis sur toute la ville.