Élection présidentielle américaine 2024 : Donald Trump revendique la victoire
8h52 par Étienne Escuer
Donald Trump sera le 47ème président des États-Unis. Le candidat du Parti Républicain à la présidence est en voie de remporter ce mercredi 6 novembre une majorité de grands électeurs. Il revendique sa victoire.
Come-back gagnant pour Donald Trump. Celui qui fut déjà président des États-Unis entre 2017 et 2021 sera de retour à la Maison-Blanche en janvier prochain. Une performance que seul Grover Cleveland, entre 1885 et 1889 puis de 1893 à 1897, avait réalisé jusque-là. L’homme d’affaires, candidat du Parti Républicain pour la troisième fois consécutive, va remporter ce mercredi 6 novembre une majorité de grands électeurs dans la course à la présidence. Le scrutin s’annonçait particulièrement indécis, entre deux visions de l’Amérique diamétralement opposés, mais Trump, 78 ans, est parvenu à faire la différence dans des états-clés comme la Géorgie ou la Pennsylvanie, que Joe Biden avait remporté il y a 4 ans. Bien que mathématiquement encore possible à cette 8h30 ce matin, une victoire de Kamala Harris tiendrait d’un improbable concours de circonstance. Donald Trump a d’ailleurs revendiqué sa victoire, là où Kamala Harris a annulé sa prise de parole. Il semblerait qu'il remporte même le vote populaire, là il avait été élu en 2016 avec moins de voix à l'échelle nationale qu'Hillary Clinton. Emmanuel Macron a par ailleurs félicité Donald Trump sur le réseau social X (ex-Twitter et désormais propriété d'Elon Musk, principal soutien de Trump) : "Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années. Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité."
Harris échoue comme Clinton
Kamala Harris, échoue donc, comme Hillary Clinton en 2016, à devenir la première femme présidente des Etats-Unis. Elle n’avait débuté sa campagne qu’au cours de l’été, après le retrait du président sortant, Joe Biden, rattrapé par les difficultés inhérentes à son âge (81 ans). Plus que sur l’aspect économique, avec une poursuite de la politique menée par son prédécesseur, Kamala Harris avait surtout insisté dans sa campagne sur les droits des femmes (notamment sur l’avortement) et des personnes LGBT+, et le danger pour la démocratie que représenterait un nouveau mandat de Donald Trump. La fin du premier mandat de ce dernier avait été marquée par l’assaut de ses partisans au Capitole, lieu du pouvoir législatif aux Etats-Unis.
Trump, de son côté, avait promis des baisses d’impôts, financée par l’augmentation des droits de douane. Il souhaite également réduire le soutien militaire à l’Ukraine, nie le dérèglement climatique, est insensible à la question des droits des femmes et des personnes LGBT+, et compte mener une politique de tolérance zéro sur l’immigration, avec des expulsions massives. Des thèmes qui ont visiblement séduit l’électorat américain, notamment chez les hommes latinos et afro-américains, chez qui Trump a progressé. Ni ses propos outranciers, ni ses condamnations judiciaires (pour agression sexuelle et falsifications de documents comptables) et les affaires en cours (tentative d’inversion des résultats en Géorgie en 2020, assaut du Capitole, etc.) n’auront donc eu raison de sa crédibilité auprès des électeurs.
Investiture en janvier
Le 17 décembre prochain, les 538 grands électeurs désignés lors du scrutin d’aujourd’hui se réuniront pour élire officiellement le président des Etats-Unis. Sauf si plusieurs d’entre eux changent d’avis d’ici là, ce qui est peu probable, Donald Trump sera investi le 20 janvier. Il pourra compter sur le soutien du Congrès, puisque le Sénat a également basculé aux mains des Républicains. Les résultats de la Chambre des réprésentants sont en revanche encore attendus. Trump aura la difficile mission de rassembler un pays profondément divisé. Mais le souhaite-t-il vraiment ?