Gironde : quand les productions audiovisuelles tendent vers les tournages eco responsables

Publié : 20 décembre 2024 à 15h29 par Élodie Quesnel

Pierre Poymiro, eco manager et Marie Rateau de Gironde Tournages
Pierre Poymiro, eco manager et Marie Rateau de Gironde Tournages
Crédit : Elodie Quesnel

La deuxième saison de la série "Le Daron" sur TF1 est en cours de tournage dans la métropole Bordelaise. Au côté des techniciens, cameraman, stylistes ou encore maquilleuses, le groupe JLA qui produit la série a fait appel à un éco manager pour faire la chasse au gâchis et déchets dans une démarche éco responsable. Une initiative épaulée par Gironde Tournages, agence départementale qui accueille et accompagne les productions sur le territoire.

Comment améliorer le bilan carbone d'une production audiovisuelle ? C'est la question que se pose depuis plusieurs année la profession. Car le secteur de l'audiovisuel doit faire des efforts à ce sujet : il produit pas moins de 1,7 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère par an. Un nouveau pas a été franchi sur le sujet depuis début janvier 2024. Toute demande d'aide auprès du CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) doit être accompagnée de bilans carbone. Une façon de continuer à avancer vers une transition écologique dans le milieu.

Un éco-manageur sur le tournage de la série "Le Daron"

Alors les productions font de plus en plus appel à ce que l'on appelle des "éco-manageurs". C'est le cas sur le tournage de la deuxième saison de la série judiciaire de TF1, "Le Daron" produit par la société JLA. Pierre Poymiro exerce cette fonction depuis deux ans. Son objectif faire en sorte de baisser drastiquement les émissions carbone qui peuvent être émises sur le tournage. Un diagnostic est établi avant le tournage pour lister les points où agir et calculer le bilan carbone. Une fois sur place, il vient épauler les équipes pour voir si le plan mis en place est bien suivi. "Pour ce tournage, on a accès nos actions sur quatre axes", explique Pierre. "Les déplacements où l'on va privilégier l'arrivée en train par rapport à l'avion, utiliser le co-voiturage pour aller d'un lieu de tournage à un autre ou encore faire le choix de camions électriques pour transporter les décors." Autres axes : les décors avec des accessoires de seconde main qui pourront aussi être réutilisés après le tournage. La nourriture pour les repas des équipes où les produits locaux et de saison sont privilégiés mais aussi des menus moins carnés. Et pour terminer l'énergie, en limitant les groupes électrogènes qui utilisent du diesel pour fonctionner. "Dès que l'on peut on se branche au réseau électrique qui, en France, est décarboné."

Entre 10 et 25 % de baisse d'émission

Et tous ces efforts payent. Selon Pierre, la baisse d'émission est comprise entre 10 et 25%. Petit bémol, il n'y a pas encore d'obligation de résultats demandait par le CNC. Mais ce premier pas permet tout de même à tout le monde de faire un effort dans ce sens. Des productions qui sont aussi épaulées par Gironde Tournages. Depuis plusieurs années, l'agence du Département chargée de l'accueil et de l'accompagnement des productions sur le territoire, s'est associé à la start-up Flying Sequoya pour élaborer un audit du secteur. Elle a aussi mis en place des partenariats avec un annuaire des acteurs écoresponsables qui peuvent intervenir sur les tournages.

Une écologie "intelligente" pour Didier Bourdon

Et du côté des acteurs, comment est perçue cette transition ? On a posé la question à Didier Bourdon. L'ex-Inconnu tient le premier rôle de la série de TF1 où il incarne un avocat bordelais. Installé derrière son bureau dans le cabinet d'avocat aménagé dans une ancienne agence d'architecture à Mérignac, il n'hésite pas à répondre à la question sur les tournages éco-responsables. "J'ai toujours fait attention, je n'aime pas le gaspillage, ma grand mère me disait toujours de terminer mon assiette. J'ai été éduqué comme ça. Mais je prône, l'ecologie intelligente. Il faut se méfier des donneurs de leçons."