Barreau de Bordeaux : les avocats au plus près des victimes avec le dispositif inédit AVA

Publié : 29 janvier 2025 à 11h04 par Élodie Quesnel

Madame le Bâtonnier Caroline Laveissière et le monsieur le Vice-Bâtonnier Jérôme Delas
Madame le Bâtonnier Caroline Laveissière et le monsieur le Vice-Bâtonnier Jérôme Delas
Crédit : Elodie Quesnel

Le Barreau de Bordeaux a décidé de lancer pour cette année 2025 plusieurs projets pour renforcer la proximité et l'efficacité des avocats auprès des justiciables girondins. À commencer le lundi 3 février par le dispositif AVA, Aide Victime Avocat inédit en France.

Pouvoir joindre un avocat 24h/24, 7J/7 à l'aide d'un numéro unique pour avoir un accès rapide et adapté à ses droits : voilà le but du dispositif AVA Aide Victime Avocat lancé à partir du 3 février 2025 par le Barreau des avocats de Bordeaux. L'annonce a été faite par Madame le Bâtonnier, Caroline Laveissière et son Vice-Bâtonnier, Jérôme Delas, à l'occasion des voeux à la presse ce mardi 28 janvier 2025. C'est l'un des multiples projets dans les cartons du Barreau de Bordeaux.

AVA : un dispositif inédit en France

AVA se concrétise par un numéro unique, le 06 84 63 80 34, que les victimes pourront composer tous les jours, du lundi au dimanche et à n'importe quelle heure de la journée et de la nuit. L'idée est d'avoir un soutien immédiat pour toutes les victimes face à des cas d'extrême urgence comme les violences conjugales et intra-familiales. Mais aussi d'autres cas comme des vols ou encore d'escroquerie. "Avec ce dispositif, nous voulons que les victimes soient accompagnées dès le début", explique Madame le Bâtonnier, Caroline Laveissière. "AVA est né d'un constat : on s'est rendu compte que beaucoup de victimes voyaient trop tardivement un avocat parfois au moment de leur procès. Ou alors qu'elles renoncaient à faire appel à un avocat car le parcours était trop compliqué."

Alors comment va fonctionner le dispositif ? Derrière AVA, se sont pas moins de 250 avocats sur les 2200 inscrits au Barreau de Bordeaux qui se sont portés volontaires pour assurer chaque jour une permanence et répondre aux appels. Des avocats ultra formés puisqu'ils pourront répondre autant en droit civil que pénal. L'idée est qu'ils puissent se saisir d'un dossier et accompagner le justiciable du début à la fin. 

"On souhaite aussi que ce dispositif soit une nouvelle réponse aux cas de violences conjugales et intra familiale", complète Madame le Bâtonnier. "Une hausse des violences a été enregistrée par les autorités en 2023. Et on souhaite proposer via AVA un accompagnement dédié aux femmes victimes de violences. Le but est que l'on puisse éviter de voir dans les journaux des histoires comme le cas de Sandra Pla, tuée en juillet 2021 par son ex-compagnon à Bordeaux (dont le procès s'ouvre ce mercredi 29 janvier 2025 à la cour d'Assises de la Gironde) et qui avait alerté sur la dangerosité de cet homme sans succès."

Le Barreau de Bordeaux table sur une dizaine d'appel par jour.

Proposer un dispositif similaire aux mineurs et entrepreneurs avant l'été

L'initiative pourrait faire des petits dans les prochains mois. D'abord auprès des jeunes. Avant l'été, le dispositif "1 mineur = 1 avocat" pourrait être mis sur les rails. Pas moins de 200 avocats girondins, spécialisés dans le droit des enfants, assurent déjà des permanences aux seins des collèges et lycées. Ce nouveau dispositif se déplorait via un numéro Whatsapp et de la communication sur les réseaux sociaux pour être en phase avec les habitudes de communication de ces jeunes. 

Les entrepreneurs en difficultés pourront aussi se tourner vers à un dispositif similaire, là aussi avant l'été,  pour les soutenir et leur apporter des conseils. Car en 2025, il y a urgence à agir pour les chefs d'entreprise selon le Vice-Bâtonnier, Jérôme Delas. "Les chiffres du nombre de liquidations judiciaires directes sont en hausse en Gironde. Cela représente 63 % des procédures collectives en 2024 contre environ 50 % avant la crise sanitaire selon le Tribunal de Commerce de Bordeaux. Souvent ils tardent à demander conseil et quand ils le font c'est parfois trop tard. On veut aussi leur montrer que derrière un avocat il y a aussi un chef d'entreprise puisque nous sommes souvent en libéral et que nous avons une famille comme eux à protéger."