Le Roi Pelé est mort
29 décembre 2022 à 21h12 par Lucas Pierre avec AFP
Pelé, légende du football, est décédé ce jeudi à l'âge de 82 ans. Il était considéré comme le meilleur joueur de football de l'histoire.
Une légende s'en va. On apprend, ce jeudi 29 décembre, le décès de Pelé, footballeur brésilien aux plus de mille buts marqués. Considéré comme le meilleur joueur de football de l'histoire, nombreux sont ceux qui rendent déjà hommage au triple champion du monde brésilien. En commançant par Kylian Mbappé, pour qui "son héritage ne sera jamais oublié". Neymar, de son côté, salue un joueur qui a élevé son sport au rang d'art.
En quatre Coupes du monde, dont trois remportées, record absolu pour un seul joueur, le "Roi" Pelé a construit sa légende à force de buts aussi cruciaux que splendides, de gestes magiques, mais également de coups reçus.
Mondial-1958 : l'avènement du "Roi"
Pour la première fois, la Coupe du monde est en mondovision. Tant mieux car la planète va découvrir, ébahie, l'éclosion de ce prodige de 17 ans, au visage d'adolescent et au physique malingre qui ne l'empêchent en rien, balle au pied, de ridiculiser ses adversaires. Blessé avant le tournoi, il manque les deux premiers matches contre l'Autriche (3-0) et l'Angleterre (0-0). Sa première rencontre, Pelé la joue face à l'URSS (2-0), plébiscité par le reste de l'équipe qui sait d'avance le festival offensif que produirait l'association Garrincha-Vava-Pelé. Il devient alors le plus jeune joueur à disputer un match de Coupe du monde et enchaîne avec un autre record en quart de finale contre le Pays de Galles (1-0), en devenant le plus jeune buteur de l'épreuve. Suivent un triplé en 23 minutes contre la France (5-2) de Fontaine et Kopa en demi-finale, puis un doublé en finale contre la Suède (5-2). Face au pays hôte, son premier but, une volée après un coup du sombrero, illustre son aisance technique inouïe. Son second, une tête amortie dans le soupirail, témoigne de son sang froid de buteur-né. Au final, ses 6 buts en 4 matches contribuent largement au premier sacre brésilien. Porté en triomphe par ses coéquipiers, ses larmes rappellent aux yeux du monde le gamin qu'il est encore.
Mondial-1962: "Roi" encore, même sur une jambe
Désormais connu de tous, surtout de l'Europe qui lui fait les yeux doux et à laquelle il se refuse, Pelé défend sa couronne au Chili. Il commence fort, avec un but contre le Mexique (2-0), mais aggrave ensuite une blessure à l'aine contre la Tchécoslovaquie (0-0). A tel point qu'il ne peut jouer aucun des matches suivants. C'est donc du banc qu'il assiste au nouveau triomphe des siens, cette fois portés par Garrincha au sommet de son art.
Mondial-1966: "Roi" ciblé, blessé et déchu
Pelé n'a que 25 ans et rêve d'un troisième sacre consécutif. Sauf qu'en Angleterre, où se déroule le Mondial et où le foot est né bien avant qu'il ne devienne roi au Brésil, personne ne veut voir les Auriverdes et leur maître à jouer réussir cet exploit. Sous les yeux impassibles des arbitres, les adversaires font pleuvoir les coups sur le numéro 10. A commencer par le Bulgare Zhechev, qui n'empêche cependant pas Pelé de marquer un but (2-0). Ménagé contre la Hongrie (défaite 3-1), il réapparaît contre le Portugal d'Eusebio, mais subit encore des agressions de Morais. Le Brésil s'incline (3-1) et perd sa couronne qui échoit finalement à l'Angleterre. "J'ai commencé le travail. Morais l'a terminé", avouera plus tard Zhechev.
Mondial-1970: le retour du "Roi"
Frustré par cet échec, Pelé délaisse pendant deux ans l'équipe nationale. Mais vite, la soif de revanche point. D'autant plus qu'il n'est plus seul: une jeune génération talentueuse (Jairzinho, Tostao, Rivellino, Carlos Alberto) arrive à maturation. Au Mexique, au sein de "la plus belle Seleçao de l'histoire", cette dernière Coupe du monde est son chef-d'oeuvre. Il marque encore dès son premier match contre la Tchécoslovaquie (4-1). Ensuite, il s'agit de montrer à l'Angleterre, championne en titre, que la meilleure équipe reste le Brésil. Et comme en face Banks effectue "l'arrêt du siècle" pour repousser la tête du N°10, c'est Jairzinho qui se charge de lui marquer ce but (1-0). Pelé se venge sur la Roumanie avec un doublé (3-2). Après le Pérou en quart de finale (4-2), se profile l'Uruguay et avec elle une autre revanche à prendre sur l'histoire, 20 ans après le tragique "Maracanazo" du Mondial-1950. La victoire est éclatante (3-1) et Pelé manque d'un rien d'inscrire un but prodigieux après un grand pont sur le gardien sans toucher le ballon. Peu importe, pour Pelé le meilleur arrive en finale où il ouvre le score contre l'Italie d'une tête inoubliable, avant d'offrir une passe décisive pour le but du 4-1 de Carlos Alberto. Comme 12 ans auparavant, il est porté en triomphe par ses coéquipiers, mais cette fois le sourire remplace les larmes. La boucle est bouclée et Pelé définitivement couronné.