Tri des biodéchets : tout savoir sur ce qui va changer au 1er janvier 2024
18 décembre 2023 à 14h39 par Élodie Quesnel
Au 1er janvier 2024, les particuliers sont invités à trier à la source leurs déchets alimentaires pour permettre des les revaloriser. Les collectivités doivent mettre en place des solutions pour leur facilité la tâche. On démêle ensemble le vrai du faux de ce changement avec l'ADEME.
30 %. C'est le taux de biodéchets que l'on retrouve dans la poubelle ménagère d'un français. Des déchets qui pourraient être revalorisés au lieu de partir en incinération. Une situation qui pourrait bientôt changer. À partir du 1er janvier 2024, pour se mettre en conformité avec la loi antigaspillage votée en 2020, les collectivités ont pour obligation de mettre en place des solutions pour simplifier ce tri. Clarisse Allier est chargée de mission en économie circulaire à l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie). On démêle avec elle les infos et intox autour de ce changement.
Que va-t-il se passer concrètement au 1er janvier 2024 pour les collectivités et les particuliers ?
Clarisse Allier : À partir de cette date, il y a une réglementation qui oblige les collectivités à proposer une solution de tri à la source des biodéchets à toute la population. C'est une obligation pour les collectivités mais pas pour les particuliers. Même si on les encourage à le faire et à utiliser les solutions proposées par leur collectivité. Ces biodéchets récupérés, pourront être compostés pour alimenter les espaces verts des communes. Et surtout alléger la poubelle noire. Car il faut savoir que 30% de nos poubelles ménagères sont constituées de déchets alimentaires qui pourraient être revalorisés par compostage.
Quelles solutions peuvent être proposées par les collectivités ?
C.A : Elles sont multiples. Les collectivités peuvent proposer des composteurs individuels que les habitants vont pouvoir mettre dans leur jardin. Si on habite dans une résidence ou une maison sans jardin, on pourra se tourner vers deux solutions. Soit des composteurs partagés avec des points d'apports fixes. Ou alors, comme pour certaines communes, des points d'apports volontaires mobiles à l'aide, par exemple, de vélos cargos qui sillonneront le territoire. Les collectivités devront en informer les habitants dès le début de l'année.
Les particuliers pourraient-ils recevoir une amende s'ils ne trient pas leurs biodéchets ?
C.A : C'est une info qui est beaucoup ressortie ces dernières semaines mais c'est une fake news. Non, pas d'amende, car on rappelle que ce n'est pas une obligation pour les particuliers. C'est aux collectivités de faire la démarche pour tenter de réduire les biodéchets dans les poubelles noires. Ça va entrainer aussi une économie dans le ramassage des déchets ménagers : peut-être moins de passages de camions poubelles, moins d'incinérations de déchets, donc une baisse d'émission de CO2.
Comment s'y mettre si notre collectivité n'est pas encore au point au 1er janvier 2024 ?
C.A : On peut se rapprocher de jardins publics qui ont des composteurs partagés qui ne sont pas gérés par la commune. Mais il est vrai que les choix sont très limités, notamment pour les personnes qui ne possèdent pas de jardins.
Une accélération dans les communes de Bordeaux Métropole
Revaloriser les biodéchets, c'est l'objectif de Bordeaux Métropole depuis déjà plusieurs années. Mais, de nouvelles solutions vont être déployées au cours de cette année 2024 pour accélérer la baisse du poids de déchets alimentaires dans les poubelles ménagères.
À commencer par l'accélération de la distribution de composteurs individuels et collectifs. À partir du premier trimestre 2024, si vous possédez un jardin, il vous sera possible de vous faire livrer gratuitement votre composteur. Le travail se poursuit aussi avec les bailleurs pour les immeubles pour installer des composteurs collectifs au pied des bâtiments.
En essai à Mérignac, Bordeaux Métropole va aussi s'atteler à installer des bornes de tri de déchets alimentaires au cours de cette année 2024 pour la métropole "intra-muros". Des bacs seront mis sous des abris protégés dans lesquels les habitants viendront déposer leurs déchets alimentaires. Quatre secteurs bénéficieront de ce système : Floirac, Bordeaux Nansouty, Bruges et Bègles. L'objectif est d'installer pas moins de 1700 bornes de ce type d'ici 2026. Aujourd'hui, à Mérignac, les sept points de dépôts, qui font office de test, ont droit à deux collectes par semaine et permettent de récolter deux tonnes de biodéchets par mois.
Enfin, pour parer aux difficultés, dans certains secteurs, d'installations de bornes ou de bacs, des bornes mobiles proposeront de récolter les biodéchets des habitants. C'est le cas depuis ce mois de décembre, avec la société Elise Atlantique, partenaire de Bordeaux Métropole, stationne chaque semaine ses triporteurs rue Paul-Bert, les lundis et jeudis de 12 h à 14 h, au niveau du square Jean-Bureau, les mardis et vendredis de 16 h à 18 h, et enfin rue Arnaud-Miqueu, les mercredis et samedis de 18 h à 20 h.