Décès de l'actrice Caroline Cellier
Publié : 16 décembre 2020 à 11h00 par Iris Mazzacurati avec AFP
Caroline Cellier, ici dans Thelma, Louise et Chantal, sa dernière apparition à l'écran, en 2010.
Crédit : La Fabrique de Films
L'actrice Caroline Cellier est décédée mardi 15 décembre à Paris à l'âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie.
Second rôle populaire au cinéma, au théâtre et à la télévision avec une centaine de films, de pièces et de séries depuis le début des années 1960, Caroline Cellier, aussi à l'aise dans le drame que la comédie, a été dirigée par les plus grands réalisateurs dont Claude Lelouch (La vie, l'amour, la mort), Claude Chabrol (Que la bête meure), Edouard Molinaro (Les Aveux les plus doux, L'Emmerdeur...), Henri Verneuil (Mille milliards de dollars)... Elle avait été récompensée par le César 1985 de la meilleure actrice de second rôle pour L'Année des méduses de Christopher Frank. En 1992, son époux Jean Poiret l'avait enrôlée dans Le Zèbre. Unis depuis 1965, Caroline Cellier et Jean Poiret s'étaient mariés en 1992. Ils ont eu un fils Nicolas Poiret, scénariste et dramaturge. "Aujourd’hui, on se quitte pour quelques minutes mais tu auras été et tu resteras éternellement ma force, mes fous rires, mes angoisses, ma dérision, mes coups de sang, ma chevalière des injustices, ma détectrice d’hypocrisie, ma lune, ma Moune, ma mère, ma bataille !", a écrit Nicolas Poiret sur son compte Instagram, dans la nuit de mardi à mercredi.
Une trentaine de pièces
Originaire de Montpellier et formée au Cours Simon, Caroline Cellier avait débuté en 1963 au théâtre dans Le Ciel de lit de Jan De Hartog. Distinguée comme jeune espoir par les prix Marcel-Achard et Gérard-Philipe, elle a fait ses premiers pas au cinéma sous la direction de Jacques Poitrenaud dans La Tête du client, deux ans plus tard. Au théâtre, avec une trentaine de pièces à son actif, l'une de ses dernières apparitions remonte à 1998 dans Un Tramway nommé désir de Tennessee Williams. Son interprétation avait été saluée par une nomination pour le Molière de la meilleure comédienne. "Je suis plein de femmes à la fois. Mes rôles me font avancer aussi bien dans mon métier que dans ce que je suis...", avait confié en 2010 au Figaro l'actrice, toujours intense et magnétique à l'écran. Cette année-là, elle incarnait une quinquagénaire à la fois fragile et déterminée dans Thelma, Louise et Chantal, premier film de Benoît Pétré. "On peut avoir peur de la maladie, d'être handicapé mais on ne peut avoir peur de la mort. Depuis que je suis toute petite, je me dis qu'on va mourir demain", ajoutait-elle. "J'ai toujours eu cette lucidité. Alors, profitons, avançons… Il faut avoir l'appétit des choses".