Féminicide à Bordeaux : l'ex-compagnon de la victime mis en examen et placé en détention provisoire

Publié : 5 juillet 2021 à 5h21 par Diane Charbonnel

L'homme de 36 ans a été placé en détention provisoire et mis en examen pour "meurtre par conjoint".

Crédit : CCO - Photo d'illustration

L'homme de 36 ans, soupçonné d'avoir poignardé à plusieurs reprises son ex-compagne, vendredi, chez elle, à Bordeaux, a été placé en détention provisoire dimanche. Le trentenaire a été mis en examen pour « meurtre par conjoint ».

Il a passé la nuit en prison. L’homme de 36 ans, soupçonné d’avoir tué son ex-compagne, chez elle, vendredi à Bordeaux, a été placé en détention provisoire dimanche 4 juillet. Il a été mis en examen pour « meurtre par conjoint ».  


Selon un communiqué de la procureure de la République de Bordeaux, le trentenaire aurait reconnu les faits en garde à vue.


Il se serait rendu chez son ex-compagne, dès 4h30 du matin vendredi, et se serait caché dans un appentis. Il aurait attendu qu’elle amène leur fille de 4 ans à l’école et l’aurait surprise à son retour chez elle.


Il aurait expliqué aux enquêteurs avoir poussé la jeune femme de 31 ans et avoir voulu discuter avec elle au sujet de la garde de leur fille. La victime se serait alors emparée d’un couteau de cuisine.


Selon les déclarations du trentenaire, une lutte se serait engagée au sol. L’homme aurait ensuite expliqué s’être réveillé « d’un trou noir » et avoir vu son ex-concubine couverte de sang.


Il serait enfin rentré chez lui, à 650 mètres de là, où il a été interpellé par le RAID vendredi midi.


Selon la procureure, l’homme aurait également exprimé sa colère vis à vis de son ex-compagne qu’il accuse d’avoir menti à plusieurs reprises en lui imputant des faits qu’il estime n’avoir jamais commis tels que des violences conjugales et un vol de véhicule.


Il a aussi exprimé une véritable rancœur envers l’institution judiciaire qui l’aurait privé de sa fille au terme d’une ordonnance du Juge aux Affaires Familiales en date du 15 mai, accordant la garde exclusive de l’enfant à la mère et un droit de visite en espace Point rencontre pour lui, deux fois 2 heures par mois.


Deux plaintes pour harcèlement


La jeune femme de 31 ans avait porté plainte à deux reprises contre son ex-concubin dont elle était séparée depuis janvier. Une plainte avait été déposée en janvier, la seconde en mars pour harcèlement et violences psychologiques.


L’homme avait justement été placé en garde à vue, mardi, trois jours seulement avant le drame, dans le cadre de cette dernière plainte. Il avait été placé sous contrôle judiciaire et avait « interdiction d’entrer en contact » avec son ex-compagne.


La procureure de la République précise dans son communiqué que l’homme, décrit comme dépressif avec « des addictions à l’alcool », n’avait jamais été condamné pour des faits de violences, notamment conjugales. Le casier judiciaire du trentenaire comporte malgré tout huit condamnations, entre 2004 et 2009, pour des « faits d’infractions à la législation sur les stupéfiants et pour conduite d'un véhicule en état d'ivresse manifeste ».


200 personnes rendent hommage à la victime


Plus de 200 personnes se sont rassemblées dimanche devant le domicile de la victime, dans le quartier Saint-Augustin, pour lui rendre hommage et exprimer aussi de la colère. Les participants ont voulu dénoncer une nouvelle fois « l’inaction de l’état » face aux faits de violences conjugales.


Selon les collectifs féministes, il s’agirait du 58e féminicide commis en France depuis le début de l’année.