Mois sans tabac : la 5e édition lancée en plein reconfinement

Publié : 29 octobre 2020 à 14h45 par Iris Mazzacurati

Un mois sans tabac multiplie par cinq les chances d'arrêter de fumer définitivement.

Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

La 5e édition du mois sans tabac commence dimanche 1er novembre, en plein reconfinement. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Le dernier confinement avait conduit environ un quart des fumeurs à augmenter leur consommation de cigarettes. La 5e édition du Mois sans tabac, qui a pour but de les aider à arrêter, s'ouvre cette année en plein nouveau confinement. L'enquête CoviPrev de Santé publique France (SpF) montre que si la majorité des fumeurs ont maintenu une consommation stable (55%) pendant le confinement du printemps, près d'un sur cinq aurait moins fumé pendant cette période, rappelle l'Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT). En revanche, "un quart des fumeurs auraient augmenté leur consommation tabagique", selon cette enquête, cette part tournant plutôt autour de 10% selon d'autres travaux. Après la suggestion d'un effet protecteur de la nicotine et de moindres atteintes des fumeurs par le SARS-CoV-2, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a estimé, en mai, que le tabagisme était en fait "est un facteur de gravité dans le Covid-19" comme pour d'autres infections respiratoires. L'intensification de la consommation pendant le premier confinement s’est aussi retrouvée chez les fumeurs de cannabis. D'après l'enquête "Cannabis online" de l'OFDT, un quart des usagers jusqu'alors hebdomadaires (27%) et près d'un usager mensuel sur dix (8%) sont passés à un usage quotidien pendant le 1er confinement. Au total, la part des usagers quotidiens a progressé de 11 points, passant de 20% à 31%.


Le tabagisme, première cause de mortalité en France


Mais pas question de baisser les bras pour l'agence sanitaire SpF : "la pandémie de Covid-19 ne doit pas briser la dynamique qui a contribué à la baisse historique du tabagisme en France, avec 1,9 million de fumeurs en moins entre 2014 et 2019", souligne sa directrice générale Geneviève Chêne. "Le tabagisme reste toujours la première cause de mortalité évitable avec environ 75 000 décès estimés en 2015 en France métropolitaine", note-t-elle. "Un mois sans tabac multiplie par cinq les chances d'arrêter de fumer définitivement. Après 30 jours d'abstinence, la dépendance s'avère bien moins forte et les symptômes de manque (nervosité, irritabilité) sont moins présents", selon SpF, qui lance cette 5e édition avec l'Assurance maladie et le ministère de la Santé. D'après des études, 6 à 10% des anciens fumeurs sont toujours abstinents un an après leur participation à l'opération, contre 3 à 5% sans aide extérieure. Outre la campagne #MoisSansTabac à retrouver sur les réseaux sociaux avec un "live" dès dimanche, les candidats à l'arrêt du tabac peuvent se tourner vers le 39 89, ligne téléphonique gratuite de Tabac info service (du lundi au samedi, 8h-20h) et son site dédié (tabac-info-service.fr). Plus de 200 000 personnes s'étaient inscrites à l'édition 2019. (Avec AFP)