Planter un arbre par habitant, pendant 30 ans, pour sauver la forêt française
Publié : 17 septembre 2020 à 13h20 par Iris Mazzacurati
Pour boiser les friches ou les terres délaissées par l'agriculture, un rapport préconise de planter
Crédit : Pixabay
C'est l'une des solutions proposées au gouvernement dans un rapport, pour protéger la forêt française des affres du réchauffement climatique.
"Au-delà des régénérations naturelles, il nous faudra planter 70 millions d'arbres par an pendant 30 ans, soit un arbre par habitant", déclare ce rapport remis jeudi 17 septembre par la députée du Nord Anne-Laure Cattelot (LREM) au ministre de l'Agriculture Julien Denormandie. Parmi les préconisations phares, la création d'un "fonds pour l'avenir de la forêt, abondé par le public et le privé, doté de 300 millions d'euros par an sur 30 ans". Il aurait pour mission de "reconstituer massivement les forêts sinistrées, anticiper, enrichir et adapter à l'aune de nos connaissances les peuplements vulnérables au changement climatique et créer de nouvelles forêts". La reconstitution de peuplements [l’ensemble des espèces végétales qui vivent dans un même milieu biogéographique, NDLR] sinistrés par la sécheresse et les maladies provoquées par cette dernière. Il faudrait compter par ailleurs 650 000 hectares de plantations "dans les peuplements les plus vulnérables", mais pas encore condamnés, selon ce rapport. Enfin, pour boiser les friches ou les terres délaissées par l’agriculture, le rapport préconise de planter 750 000 hectares sur 30 ans. Au total, le besoin global est de "8,8 milliards d'euros sur 30 ans, soit en moyenne 300 millions d'euros par an", conclut ce rapport.
Anticiper l’accroissement des besoins en bois et la raréfaction des ressources
"Il s'agit d'hypothèses conservatrices", a souligné Mme Cattelot, qui a rédigé ce rapport avec un expert du ministère de l'Agriculture et un expert du ministère de la Transition écologique. "Si on se retrouve avec un accroissement des besoins de ressources en bois dans la construction et d'un autre côté un dépérissement qui accélère la perte de la ressource bois et de ce super puits de carbone, on se retrouve le bec dans l'eau, c'est pour ça qu'il faut investir dans la forêt", a-t-elle déclaré. Elle a salué l'enveloppe de 150 millions d'euros pour le reboisement, annoncée récemment par le ministre de l'Agriculture dans le cadre du plan de relance de l'économie française : "c'est déjà un très beau montant, il va falloir lancer un dispositif et que les forestiers s'en emparent", a-t-elle appuyé. La France compte près de 17 millions d'hectares de forêts, soit environ un tiers de la métropole.