Saint-Médard-en-Jalles : la ville s'attaque aux difficultés de recrutement de certains secteurs

Publié : 6 avril 2023 à 14h35 par Élodie Quesnel

L'aide à la personne doit faire face à des tensions dans les recrutements

Crédit : pixabay

La commune de Saint-Médard-en-Jalles, située au nord de Bordeaux Métropole a décidé d'agir face aux difficultés de recrutements dans son EHPAD et au sein de l'ADHM (Association d'aide à domicile du Haut Médoc). Et pour ça, elle a mis en place un processus de recrutement inédit sur le territoire.

Et si Saint-Médard-en-Jalles avait trouvé la solution pour atténuer les tensions de recrutement dans certains domaines professionnels ? La commune de la métropole bordelaise a en tout cas réussi ces derniers mois à recruter pas moins de 25 personnes pour son EHPAD Simone de Beauvoir et l'ADHM (Association d'aide à domicile du Haut Médoc). Et ça grâce à la mise en place d'un dispositif atypique.


Une délégation emploi créée au sein de la mairie


Si l'iniative est plutôt atypique c'est d'abord parce qu'à Saint-Médard-en Jalles, une délégation emploi a été créée dès le début de la mandature. "Normalement la ville n'a pas la compétence pour s'occuper de l'emploi. C'est réservé à Pôle Emploi et à l'Etat", explique Stephen Apoux, maire adjoint à l'économie et l'emploi à Saint-Médard-en-Jalles. "Mais au vue de la situation dans nos centres de santé, on s'est dit que l'on pouvait apporter notre pierre à l'édifice."


Car en regardant de plus près la situation, les difficultés sont telles que durant des mois, seule une personne avait été recrutée dans le domaine de l'aide aux personnes. Alors qu'il en fallait pas moins d'une vingtaine. "Ce sont des métiers difficiles, avec une rémunération assez basse et des horaires atypiques. L'idée est de proposer avec cette délégation emploi de l'audit RH auprès des entreprises en difficultés de recrutement."


Etendre les offres aux candidats non-qualifiés


Pour commencer, c'est un travail de sourcing qui est accompli. "On ouvre la porte aux personnes non qualifiés, qui ont envie de se reconvertir dans le domaine de la santé et qui ont des qualité pour exercer ces métiers", poursuit Stephen Apoux. "On fait tout un travail d'explication, de decryptage des postes à pourvoir."


Pour la première cession pas moins de 300 personnes ont été contacté via notamment les réseaux sociaux pour passer des entretiens téléphoniques. 70 profils ont été retenus. 50 personnes ont été contactées pour assister à une information collectives. Au final se sont 25 personnes qui ont été retenues. "La clé, c'est de discuter avec ces personnes. De poser les bases de leur futur travail. De mettre à terre toutes les apréhensions autour de ces métiers."


La seconde étape se fait en lien avec l'organisme de formation Formidaable. "Un membre de cette organisation va être la pour accompagner dans ses premiers jours et suivre le parcours de la nouvelle recrue. Lui donner les clés pour s'intégrer et travailler au mieux à son poste. Cet accompagnement permet aux salariés déjà en place de ne pas avoir à gérer les nouvelles recrues. Ça leur permet aussi pour certaines d'évoluer au sein de la structure."


Seule limite à ce concept : la formation n'est pas diplomante. Elle permet seulement au nouveau du salarié de débuter au sein de l'entreprise de la meilleure des manières et d'avoir un suivi grâce à l'organisme de formation.


Déployer ce concept à d'autres domaines professionnels 


Face à ce succès, l'expérience pourrait être renouvellée pour d'autres domaines. "D'abord, on souhaite expliquer cette méthode à d'autres communes. On ne veut pas la garder pour nous. Et puis, on a été approché par d'autres secteurs qui ont aussi du mal à recruter." A l'image de l'enseigne Leclerc qui a demandé l'aide de la mairie de Saint-Médard-en Jalles face à ces difficultés de recrutement pour leur magasin de bricolage. Depuis janvier, dix personnes ont été recrutées. "Pour conclure, c'est novateur mais il fallait prendre le temps de le faire. C'est à dire, prendre du temps avec l'humain, donner du sens au travail, valoriser le poste de travail, ne pas croire que la recrue est une variable d'ajustement à qui l'on fait faire ce que les autres ne veulent pas faire. Quand on a mis tout ça en place, ça ne peut que réussir."