Bordeaux : les urgences pédiatriques au bord de la rupture
Publié : 5 mai 2022 à 18h05 par Clara Echarri
Les urgences pédiatriques du CHU Pellegrin à Bordeaux sont en grève. Les soignants réclament plus d'effectifs : ils sont trop peu nombreux, d'autant plus depuis l'installation dans le nouveau bâtiment.
Les urgences pédiatriques du CHU de Bordeaux tirent la sonnette d'alarme. Malgré un bâtiment flambant neuf inauguré en mars, le service est en souffrance. En effet, il y a maintenant trois fois plus de superficie, pour exactement le même personnel. Impossible donc d'être partout à la fois, de surveiller les enfants, et de prendre en charge tout le monde en sécurité.
C'est donc des effectifis supplémentaires que réclament les urgentistes. Ils sont en grève ces 5 et 6 mai, et ont déployés des banderoles devant l'hôpital Pellegrin. La direction a fait des propositions, mais insuffisantes aux yeux du personnel. "Elles sont sept puéricultrices la nuit, il nous en faudrait huit, en permanence. Il nous en faudrait aussi huit le matin et pas sept. Il faut une meilleure répartition dans les urgences pour être en sécurité" insiste Gilbert Mouden, délégué syndical.
A cela s'ajoute l'augmentation du nombre de passages, mais aussi des pathologies plus lourdes à traiter. Les grévistes veulent plus d'effectifs sur toute l'année, et le plus vite possible, car la situation est critique. "Et pour l'instant, ils ferment des lits pour récupérer du personnel. Mais ce n'est pas la solution" déclare-t-il encore.
Eviter "une catastrophe"
Aurélie, qui travaille aux urgences de nuit depuis 10 ans, pointe l'importance de la situation. "Dès qu'on fait un soin on est enfermés dans des boxes, et on ne voit plus les autres patients. On est toute seule sur certains secteurs, et les autres enfants peuvent être en souffrance, et donc en danger. Nous on ne veut pas ça, on ne veut pas arriver à la catastrophe sur ce service là".
Elle ajoute : "on court partout, et on n'a pas le temps d'expliquer aux parents, donc c'est très frustrant dans un sens comme dans l'autre, parce que les parents ne se sentent pas écoutés". Le personnel veut donc sécuriser "les parents, les enfants et nous".