Féminicide de Mérignac : un éventail de sanctions proposé contre des policiers

Publié : 4 janvier 2022 à 18h15 par Clara Echarri

féminicide mérignac
Le féminicide a eu lieu il y a tout juste 8 mois, à Mérignac.
Crédit : AFP/Medhi Fedouach

Avec AFP

Des sanctions allant de l'avertissement à des jours d'exclusion avec sursis ont été proposées ce mardi 4 janvier lors de conseils de discipline à Paris et Bordeaux devant lesquels six policiers étaient renvoyés après le féminicide Mérignac.

Après la mort de Chahinez Daoud, il y a 8 mois (le 4 mai dernier), des manquements avaient été relevés par l'IGPN. Elle avait été blessée par balle avant d'être immolée par le feu dans la rue par son mari violent dont elle était séparée. Déjà condamné pour des faits de violences conjugales, ce dernier, qui venait de sortir de prison, avait de nouveau menacé son épouse. Elle avait déposé une plainte deux mois avant d'être tuée.

Quatre officiers et commissaires dont le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de Gironde, Martin Levrel, étaient donc convoqués à Paris tandis que deux  brigadiers l'étaient à Bordeaux.

Les deux commissaires renvoyés, Martin Levrel et le commissaire de Mérignac, ont comparu dans la matinée. Le Conseil de discipline a proposé un avertissement contre le DDSP et 3 jours d'exclusion de fonction avec sursis contre le commissaire de Mérignac, a-t-on appris de sources concordantes. C'est le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, qui décidera de les valider ou non, après les avoir étudiées.

Un seul brigadier a comparu à Bordeaux, l'autre ayant obtenu finalement un report pour raison de santé. Le conseil de discipline a proposé contre lui une sanction du "premier groupe" qui comprend l'avertissement, le blâme et l'exclusion temporaire allant jusqu'à trois jours, selon le secrétaire régional du syndicat Alliance, Eric Marrocq.

"Nous avons démontré que le rôle de la hiérarchie était largement insuffisant dans l'accompagnement de ce dossier et le management de notre collègue", a dit M. Marrocq, qui le défendait. "Il était hors de question qu'il endosse le rôle de lampiste".

Les officiers renvoyés devant le conseil de discipline comparaissaient dans l'après-midi à Paris. 

En septembre, un rapport de l'IGPN, la "police des polices", avait établi que des fautes ou erreurs d'appréciation avaient été commises par plusieurs agents dans le cadre de ce féminicide qui avait déclenché une vague d'émotion.

Dans ses conclusions, l'IGPN ne préconisait cependant pas la convocation devant le conseil de discipline, une décision prise finalement par Frédéric Veaux.