Eysines : des éducateurs du foyer de l’enfance menacés de sanction
Publié : 21 septembre 2017 à 9h47 par Diane Charbonnel
Des agents du foyer de l'enfance d'Eysines, qui avaient révélé de graves faits de violences entre les enfants, sont menacés de sanction. Il leur est reproché d'avoir enfreint le secret professionnel.
Ce sont nos confrères de Sud Ouest qui ont révélé l’affaire ce jeudi matin. En avril dernier, plusieurs agents du foyer de l’enfance d’Eysines avaient exprimé leur peur et leur colère face à de graves faits de violence au sein de l’établissement. Des fugues, des bagarres, des agressions physiques qui pouvaient aller jusqu’au viol entre pensionnaires. Près de 200 agressions avaient été répertoriées entre 2016 et 2017. La violence était devenue monnaie courante au sein du plus gros foyer de l’agglomération bordelaise qui accueille 130 enfants, dont certains sont atteints de troubles psychiatriques.
Au printemps, dix salariés ou anciens salariés du Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille d’Eysines ont décidé d’envoyer une lettre ouverte aux élus du département, aux médias et à l’Elysée. A bout, ils ont voulu dénoncer un manque de moyens humains et financiers pour faire face à cette violence. Une façon de protester contre leurs conditions de travail mais aussi les conditions d’accueil de ces enfants retirés à leurs parents sur une décision de justice.
Des menaces de sanction
Six mois après l’envoi de cette lettre, sept des dix agents signataires se retrouvent devant le conseil de discipline de la fonction hospitalière, dont dépend le centre. Cinq d’entre eux ont déjà été auditionnés. Les deux derniers doivent l’être la semaine prochaine. Quand l’avis du conseil sera rendu, il pourra être suivi ou non par l’employeur. Les agents risquent la révocation.
Les faits de violence décrits dans cette lettre n’ont pas été contestés. Ce qui est reproché aux agents, c'est de ne pas avoir respecté le secret professionnel auquel ils sont imposés.
De son côté, la CGT préfère parler de "lanceurs d’alerte". Pour le syndicat, les salariés avaient déjà tenté d’interpeller leur direction sans avoir de réponse. Ils ont fini par alerter l’opinion publique.
Pour soutenir les salariés impliqués dans cette affaire, la CGT envisage une action mardi 26 septembre prochain. Elle devrait avoir lieu devant le foyer d’Eysines