Harcèlement de rue : un guide pour savoir comment réagir
Publié : 10 avril 2017 à 11h40 par Rédaction
Des sifflements aux attouchements, pas toujours facile de savoir comment réagir face au harcèlement de rue. A Bordeaux, une association va distribuer un guide avec quelques conseils selon différentes situations.
Une claque ? Une réplique cinglante ? Ou l’ignorance ? Comment réagiriez vous si vous étiez victime ou témoin de harcèlement de rue ? Même si on peut avoir une petite idée, pas facile de savoir exactement quel serait notre réflexe sur le moment. L’association Stop Harcèlement de Rue à Bordeaux est partie de ce constat pour créer un petit guide de 26 pages. A l’intérieur, plusieurs conseils selon différentes situations pour amener les témoins à réagir et les victimes à se faire aider sans pour autant se mettre en danger. Un guide rédigé avec l’aide des victimes. C’est une première en France. 1 000 exemplaires vont être imprimés cette semaine, et distribués avant la fin du mois.
« A Bordeaux aussi le harcèlement de rue existe »
A la fin de l’année dernière, une enquête réalisée dans les transports en commun de Bordeaux Métropole a permis de démontrer que le harcèlement de rue était bien réel, même à Bordeaux. 83% des femmes interrogées ont expliqué avoir été victimes de harcèlement de rue dans les six derniers mois, des sifflements aux attouchements. Des femmes qui pour certaines ont dû se sortir seule de ces situations, faute de réaction des témoins. « Plus nous sommes nombreux à assister à une scène de harcèlement, moins nous allons réagir » explique Lison Herledan, chef de projet pour l’association Stop Harcèlement de Rue à Bordeaux, « nous sommes persuadés que quelqu’un d’autre que nous va s’interposer. Si nous sommes seuls à assister à la scène, nous nous sentirons obligés de réagir. »
Ne pas banaliser le harcèlement
Avec ce guide, l’association espère faire changer les choses. Pas question pour autant de banaliser le harcèlement de rue. « Ce n’est pas aux victimes ou aux témoins de s’adapter » ajoute Lison Herledan, « mais nous voulons proposer des solutions pour que les femmes puissent se sentir un peu moins démunies au cas où ça leur arriverait ». Le guide sera distribué dans les bars, les discothèques, dans les universités et les lycées. D’autres exemplaires pourraient être prochainement imprimés. « Les premiers retours sur le projet sont en tout cas très bons ». Il pourrait aussi se développer dans d’autres villes de France.
Exemple de conseils lorsqu’on est victime : essayer de faire comprendre clairement à son agresseur ou au témoin ce qu’il se passe, en s’exprimant. « Dire non à haute voix permet aux témoins de comprendre qu’il ne s’agit pas d’un jeu entre amis, mais d’une vraie agression ».
Exemple de conseils lorsqu’on est témoin : essayer de faire croire à l’agresseur qu’on connaît la victime « en inventant un prénom et en allant vers elle par exemple ».