Le ras-le-bol des chauffeurs VTC
30 novembre 2017 à 9h47 par Diane Charbonnel
Les chauffeurs VTC ont manifesté la semaine dernière pour réclamer de meilleures conditions de travail et une reconnaissance de leur métier. Ils pourraient de nouveau se mobiliser dans les semaines qui viennent.
Ils étaient près d’une centaine à se rassembler Porte Maillot à Paris pour dénoncer leurs conditions de travail. Les chauffeurs VTC réclament une application de la loi Grandguillaume pour réguler le secteur.
Ce que dit la loi :
Cette loi de décembre 2016 vise à mettre fin à la concurrence entre les VTC et les chauffeurs Loti dont la formation est moins coûteuse et moins longue. Pour ça, la loi Grandguillaume doit interdire aux chauffeurs Loti d’exercer une activité VTC dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Les Loti qui souhaiteraient continuer à exercer dans les grandes communes devraient passer l’examen de chauffeur VTC dont le niveau de difficulté a été relevé. Le taux de réussite est d'ailleurs en chute libre.
Le problème aujourd’hui est que la loi n’est toujours pas appliquée. Elle devrait l’être le 1er janvier 2018. En attendant, les représentants des VTC devraient être reçus le 8 décembre prochain par la ministre des transports.
Un tarif minimum
A Bordeaux aussi les chauffeurs VTC demandent une reconnaissance de leur métier et de meilleures conditions travail. L’application de la loi Grandguillaume n’est pas leur seule revendication. Ils demandent notamment l’instauration d’un tarif minimum au kilomètre, déjà mis en place pour les taxis. « Il nous arrive de faire des courses à 4,50 euros ou même de longues courses qui ne sont pas rentables, raconte Thierry Patin, chauffeur VTC à Bordeaux depuis deux ans et demi. Les seuls bénéficiaires sont les applications qui se goinfrent. » Pour obtenir un salaire décent, certains chauffeurs enchaînent les heures. « Nous connaissons des VTC qui travaillent jusqu’à vingt heures par jour. Comment peut-on assurer la sécurité de notre clientèle de cette manière là. »
Une application nationale
Autre proposition des VTC, la création d’une application nationale. Identique aux applications Uber, Lecab ou encore Snapcar, celle-ci serait gérée par l’Etat et serait donc régulée. « Elle permettrait d’éviter les dérives de ces sociétés privées qui ne font qu’augmenter leur marge », explique Latifa Della Monica, VTC à Bordeaux depuis un peu plus d’un an. Pour elle, les chauffeurs VTC proposent un vrai service public. « Lorsque nous roulons de nuit, nous transportons beaucoup de jeunes alcoolisés. Depuis que les applications existent, ces jeunes ne prennent plus leur voiture en sortant de soirée et rentrent sains et saufs. »