#Metooinceste : la parole se libère sur les réseaux sociaux

Publié : 18 janvier 2021 à 10h00 par Iris Mazzacurati

WIT FM
En France, près d'une personne sur dix serait potentiellement touchée par l'inceste.
Crédit : PxHere - photo d'illustration

Dans la foulée de l'affaire Olivier Duhamel, un hashtag #Metooinceste suscite depuis samedi 16 janvier "des centaines" de témoignages sur Twitter.

"J'avais 15 ans, mon frère", "c'était mon grand-père", "l'oncle cool de la famille". Sur le modèle du mouvement #Metoo qui a enclenché une vague de libération de la parole des femmes dénonçant agressions et harcèlements sexuels à partir de 2017, ce nouveau hashtag intervient "dans le sillage de la publication du livre de Camille Kouchner, La familia grande.

Dans ce livre, elle révèle que son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu'il avait 14 ans.

Pour le collectif féministe #Noustoutes, "ces témoignages viennent confirmer ce que disent et répètent depuis de nombreuses années" les professionnels de la protection de l'enfance: "les personnes qui commettent le crime d'inceste viennent de tous les milieux", les adultes réagissent "peu ou mal" et les signaux envoyés par les victimes "ne sont pas entendus".

Le mouvement estime que "nous aurions la possibilité de détecter ces violences très vite et de les faire cesser", plaidant notamment pour des "campagnes de prévention massives" et pour une meilleure formation des professionnels qui travaillent au contact d'enfants.

Le hashtag #metooinceste était en deuxième position dans les tendances sur Twitter samedi 16 janvier, en fin d'après-midi.

Au fil des messages entremêlés de réactions de soutien et d'appels à "faire trembler les murs", se succédaient les témoignages.

"J'avais 5 ans. En une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur (...) En une seconde j'avais 100 ans", rapportait une internaute. "Je jouais aux légos. Il est venu dans mon dos. C'en a été fini de grandir. J'avais cessé de vivre", témoignait un autre. "La première fois, j'avais 3 ans, mon cousin avait 14 ans. Effroi. Trauma à vie et amnésie pendant des années", confiait encore un troisième.

L'inceste reste un sujet profondément tabou dans la société et encore minimisé, alors qu'il serait massif en France avec près d'une personne sur dix potentiellement touchée.




(Avec AFP)