Smic à 1600 euros : une mesure possible ?

28 juin 2024 à 6h00 par Hugo Harnois

Une tirelire
Une tirelire
Crédit : Pixabay - Libre de droit

C’est sûrement la mesure phare du Nouveau Front populaire : faire passer immédiatement le SMIC à 1600 euros net, s’il accède au gouvernement.

Une promesse réjouissante pour le pouvoir d’achat, quand on sait qu’aujourd’hui, le nombre d’actifs au salaire minimum a augmenté de 5% en seulement trois ans, soit plus de 3 millions de personnes.

 

Une belle promesse, réalisable ?

Évidemment pour le camp présidentiel, pas du tout, la mesure serait une catastrophe économique qui entrainerait un chômage de masse et la destruction de 500.000 emplois.

Les patrons tirent aussi la sonnette d’alarme en assurant que beaucoup de petits commerçants et d’artisans ne pourront jamais payer leurs salariés à 1600 euros. Pourquoi ? A cause des charges. Pour un salarié payé au SMIC, l’employeur ne paie presque pas de charges sociales. Mais dès que le salarié gagne 100 euros de plus que le SMIC, c’est plus de 400 euros de charges pour l’entreprise. Et donc les TPM et PME n’ont pas la trésorerie nécessaire pour payer ces sommes.

Autre critique, le tassement de la distribution des salaires. C’est-à-dire que si le salaire minimum augmentait de 200 euros, les employés du privé qui touchent autour de 1600 euros se verraient rattraper par le SMIC. Autrement dit : on aurait plus d’un quart de smicards en France, d’après l’Institut Montaigne, un groupe de réflexion d’orientation libérale.

 

Et à l'étranger ?

En tout cas, ce que l’on peut dire c’est que depuis plus de 10 ans, le SMIC n’a jamais bénéficié d’un vrai coup de pouce. Le salaire minimum n’ayant fait qu’augmenter automatiquement avec l’inflation.

Dernier petit chiffre pour prendre un peu de hauteur : en janvier dernier, la France était le sixième pays européen à avoir le SMIC le plus haut, derrière la Belgique, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas.