Combattre le cancer du sein à l'aide de sabres lasers ?
15 octobre 2024 à 17h01 par Rubens Constantino
Un maître d'arme en plein cours de sabre laser avec des patientes
Crédit : Compte Facebook / Dominique Hornus-Dragne
Créée il y a plus de 10 ans, l’initiative « Solution Riposte » combine escrime et rééducation pour aider les femmes atteintes du cancer du sein à se reconstruire, physiquement et psychologiquement, notamment grâce au maniement du sabre laser.
En ce mois d'octobre rose, campagne annuelle mondiale de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche, on vous présente une pratique innovante, née à Toulouse. Le programme « Solution Riposte » est le fruit de l’imagination de Dominique Hornus-Dragne, médecin anesthésiste et escrimeuse. Lancé en 2011, il s’adresse aux femmes ayant subi une opération du cancer du sein. L’idée est née après avoir observé la difficulté qu’ont ces patientes à récupérer la mobilité de leurs épaules. L’escrime, notamment grâce aux parades hautes comme la « quinte », permet de mobiliser le haut du corps et d’atténuer les douleurs post-opératoires.
Les séances d’escrime, et en particulier l’utilisation du sabre laser, offrent bien plus qu’une rééducation physique. Les femmes, appelées « riposteuses », témoignent d’une amélioration notable de leur mobilité, mais aussi de leur condition mentale. Se battre symboliquement avec un sabre aide à reprendre confiance en soi, à sortir de l’isolement et à lutter contre la fatigue. Certaines participantes, comme Fabienne Dassoul, évoquent même une réduction de la douleur dès les premières minutes de pratique.
Un objectif : retrouver l'autonomie
Les exercices proposés visent des objectifs concrets : pouvoir se recoiffer, fermer un soutien-gorge ou simplement attraper un objet en hauteur. C'est en tous cas ce qui a été fixé par Denis Lecavelier, maître d'armes des Étangs-Levallois. Ce sont donc ces petits gestes du quotidien, souvent difficiles après une opération du sein, que les riposteuses apprennent à maîtriser à nouveau.Depuis sa création, l’initiative a connu une croissance impressionnante. Aujourd’hui, plus de 100 clubs en France proposent ce programme, et environ 1 000 femmes en bénéficient chaque année. Ces séances, souvent gratuites la première année, sont accessibles dans plusieurs régions, y compris à Limoges et Guéret.Avec « Solution Riposte », Dominique Hornus-Dragne a su transformer l’escrime en une arme contre la maladie, offrant à ces femmes non seulement une rééducation, mais aussi un soutien moral et social précieux.