Bassin d'Arcachon : les ostréiculteurs toujours dans l'attente des indemnités promises par l'Etat

Ils n'ont toujours pas vu un centime des aides promises par l'Etat en début d'année. Les ostréiculteurs du Bassin d'Arcachon ne décolèrent pas. Le sujet sera évoqué ce jeudi 8 août à 14h avec le préfet de Gironde, Etienne Guyot, à Bordeaux.

L'impression d'être oublié

Souvenez-vous au lendemain du réveillon de Noël 2023, les urgences du CHU de Bordeaux et les médecins girondins enregistraient une hausse de patients venus avec une intoxication alimentaire. Ils avaient pour point commun d'avoir mangé pendant les repas en famille des huitres du Bassin. Des analyses avaient indiqué la présence du norovirus dans les eaux du Bassin. Des analyses qui avaient contraint les autorités à interdire pendant plus de trois semaines la commercialisation des huitres de ce secteur.

Un coup de massue pour la profession qui réalise pendant cette période la majorité de son chiffre d'affaire. Les pertes ont été chiffrées à plus de 11 millions d'euros. Il s'est avéré que la présence du norovirus était du aux fortes pluies des dernières semaines qui avaient entrainé le débordement des systèmes d'eau usée.

Plusieurs réunions en préfecture à Bordeaux avait permis d'obtenir de l'Etat une promesse d'indemnisation de 5 millions d'euros ce qui representait le montant des pertes en marge brute. Sauf que près de huit mois plus tard l'indemnité n'a pas été versée. Pour Olivier Laban, président du Comité régional de conchyliculture Arcachon Aquitaine, le sentiment d'abandon est bien présent. "Je veux me rappeler au bon souvenir des promesses de l'Etat lors de cette entrevue avec le prefet cet après midi", nous a confié ce jeudi matin Olivier Laban. "Aujourd'hui on n'a pas reçu d'indemnisation mais surtout on a aucune visibilité sur un possible versement dans les prochains mois."

Et cela pose problème à de nombreux ostréiculteurs qui ne peuvent pas en mettre en place des solutions de paiement de leur crédit avec leur banque. Et qui ne peuvent pas compter sur le renflouement de trésorerie en cette période estivale. Si le mois d'août a bien commencé, le mois de juillet a enregistré une baisse des ventes de 20 à 30% puisque les touristes au vu de la météo n'étaient pas au rendez-vous.

Olivier Laban espère que le gouvernement ne joue pas la montre pour étoufer l'affaire. "On a déjà subit le remaniment en début d'année où c'était silence radio dans notre ministère pendant près d'un mois et demi. Là on ne veut pas être les victimes de la dissolution."