Foyer d’Eysines : le conseil de discipline reconnaît une faute des éducateurs
Publié : 27 septembre 2017 à 9h06 par Diane Charbonnel
Sept agents du foyer de l'enfance d'Eysines sont poursuivis pour avoir enfreint le secret professionnel. Ils avaient révélé de graves faits de violences entre les jeunes au sein du centre dans une lettre ouverte au printemps dernier.
Deux agents du Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille d’Esynes devaient encore se présenter devant le Conseil de Discipline mardi. Les cinq autres salariés avaient déjà été auditionnés début septembre. Il leur est reproché d’avoir enfreint le secret professionnel. En avril dernier, ils avaient tous participé à la rédaction d’une lettre ouverte intitulée « les enfants de la République ». Ils y avaient dénoncé de graves faits de violence au sein de l’établissement. Des bagarres récurrentes entre les jeunes, des agressions, voire même des viols. La lettre envoyée aux élus, à l’Elysée et aux médias avait fait beaucoup de bruit. Les salariés avaient réussi à se faire entendre après avoir tenté d’avertir leur hiérarchie, en vain.
« Une faute »
Aujourd’hui menacés de sanction, les sept salariés ont reçu le soutien d’une trentaine de personnes venue se rassembler devant le foyer d’Eysines ce mardi, au moment où se tenait le conseil de discipline. Des soutiens qui considèrent les signataires de cette lettre comme des « lanceurs d’alerte ». Le conseil de discipline n’a pas suivi cet avis. Il a estimé que ces salariés avaient bien commis « une faute ». Il ne s’est, en revanche, pas exprimé sur la sanction qu’ils pourraient recevoir. Tous les sept risquent jusqu’à la révocation.
Les agents dans l’attente
Les salariés du foyer de l’enfance d’Eysines vont maintenant devoir patienter. C’est à l’employeur de déterminer s’ils recevront ou non une sanction. La décision sera annoncée entre le 10 et le 15 octobre prochain.
Le foyer de l’enfance d’Eysines est le plus gros foyer de l’agglomération bordelaise. 225 agents y sont aujourd’hui salariés. Ils accueillent près de 130 jeunes âgés de huit jours à 21 ans. Certains souffrent de troubles comportementaux lourds. Tous ont été retirés à leurs parents sur décision de justice.