Santé mentale : l'application Lyynk veut rendre la période de l'adolescence plus sereine

Publié : 20 mars 2025 à 12h14 par Élodie Quesnel

Guirchaume et Miel Abitbol au côté de la psychiatre Claire Morin
Guirchaume et Miel Abitbol au côté de la psychiatre Claire Morin
Crédit : Lyynk

Disponible sur smartphone depuis septembre 2024, l'application Lyynk créée par un père et sa fille veut mettre un peu de sérénité dans la santé mentale des adolescents pour les aider à passer cette période faite de grands changements. Mais surtout recréer un lien avec les parents. Elle a déjà été téléchargée plus de 250 000 fois.

C'est une période de la vie pas toujours facile à passer : l'adolescence. Guirchaume Abitbol en sait quelque chose. Sa fille Miel, aujourd'hui âgée de 17 ans a du faire face à de nombreuses difficultés dont du cyber-harcélement qui ont mis à rude épreuve sa santé mentale et l'ont mené jusqu'à un lit d'hôpital. Et c'est d'ailleurs sur ce lit d'hôpital que ses parents ont découvert toute la souffrance que cachait Miel depuis de long mois. Voila ce qui a amené la fille et le père à développer l'application pour smartphone Lyynk.

Une application pour recréer le lien avec les parents

L'idée est venue de Miel Abitbol. Pourquoi ne pas créer une application où les adolescents pourraient librement exprimer leur ressentie et surtout en parler avec leurs parents. La jeune fille avait déjà une certaine audience sur les réseaux sociaux où elle ne se privait pas de raconter ses hauts et ses bas pour aider les autres adolescents. Son père Guirchaume, qui travaille dans la tech, l'épaule dans cette aventure. Mais pas question de faire n'importe quoi. Le père et la fille décide de faire appel à une troisième personne, une psychiatre Claire Morin pour donner les meilleurs conseils.

L'objectif est clair : créer un endroit, une sorte de Safe place, où les adolescents peuvent apprendre à se connaitre et apprendre où ils en sont. Mais c'est surtout un endroit qui permet de recréer du lien avec des adultes principalement les parents qui sont leurs adultes de confiance d'où le nom de l'application Lyynk pour lien en français. "On va d'abord digitaliser ce lien pour qu'ensuite il se retisse dans la vrai vie. Car c'est l'une des problématiques aujourd'hui. Les jeunes et leurs parents ont du mal à se comprendre aujourd'hui et nous on est là pour recréer ce lien", explique Guirchaume Abitbol.

Plus de 250 000 comptes créés en quelques mois

Pour élaborer l'application, Miel et Guirchaume se sont appuyés sur des spécialistes de la santé mentale. "On a pensé les fonctionnalités en terme d'efficacité par rapport à ce qui est utilisé en thérapie." On va donc retrouver un calendrier émotionnel qui va permettre au jeune d'évaluer son humeur, sa fatigue, son alimentation au quotidien. Un journal intime pour extérioser ce qu'il ressent. La mise en place d'objectifs. Mais aussi suivre ses addictions qui peuvent être diverses. L'application propose aussi un canal où sont envoyés de nombreux messages positifs. Sans oublier un kit de survie, technique très utilisé en hôpital psychiatrique pour les ados où on défini qu'est ce qu'on fait quand ça va pas, vers qui on peut se tourner, mais aussi tous les numéros d'urgences.

Du côté des parents, il va y avoir aussi la mise en place de contrats entre jeunes et adultes où chacun va prendre des engagements, l'organisation d'activités ensemble. Et la encore l'adolescent peut faire le choix de partager ce qu'il veut avec son adulte de confiance comme son journal intime ou encore son calendrier émotionnel.

Un outil qui a trouvé son public puisque pas moins de 250 000 comptes ont été créés depuis le lancement de l'application. Aujourd'hui, Miel et Guirchaume ont pour objectif de continuer à développer l'application en dehors du digital. Ils ont lancé un programme  pour mettre la santé mentale au coeur des programmes de l'Education Nationale.

Car depuis la crise du Covid 19, de nombreuses études montrent que la santé mentale des ados dégringole. Notamment chez les filles, où 31% d'entre elles ont déjà eu des pensées suicidaires contre 17% pour les garçons. 

Pour rappel, voici quelques numéros à retenir si vous avez besoin d'aide : 

 ☎️ 3114 : numéro national de prévention du suicide

 ☎️3018 : numéro national contre le harcèlement scolaire