Bassin d'Arcachon : quand une combinaison de surf devient une monture de lunettes
4 novembre 2024 à 11h00 par Élodie Quesnel
Marco Midrouillet a développé une technique pour recycler les combinaison de surf
Crédit : Elodie Quesnel
Pour éviter de voir partir les combinaisons de surf usagers à la poubelle, Marco Midrouillet a élaboré une technique pour les recycler en montures de lunettes de vue et de soleil. C'est à Gujan-Mestras qu'il a installé l'atelier de son entreprise Océnéo. Et de nombreuses marques lui font de l'oeil.
Tout est parti d'une passion pour Marco Midrouillet, fondateur de l'entreprise Océnéo. Amateur de surf mais aussi sensible à la protection de la planète, c'est lors d'un voyage en Australie qu'il constate une aberration. "Avec un ami, on avait acheté chacun une combinaison de surf. Et quelques temps plus tard, elle se sont déchirées au même endroit. En les rapportant au magasin, pour tenter de les réparer, on nous a dit que ça coûtait plus cher que d'en acheter une autre. Elles étaient bonnes pour la poubelle."
C'est avec cette petite phrase du vendeur qu'a germé, dans la tête de Marco, l'idée d'Océnéo. Ingénieur de formation, il se lance dans la recherche de la solution qui permettra de recycler les combinaisons de surf. Du jamais vu encore sur le marché.
Des montures de lunettes aux plaques de PLV
C'est depuis 2019 que Marco s'est lancé corps et âme dans ce projet sans jamais rien lâché. "Je croyais vraiment en cette idée et j'ai bien fait de ne pas m'arrêter."
Il élabore alors une technique inédite pour permettre de recycler les combinaisons de surf. Les chutes de tissus en néoprène sont broyées, compressées puis mélangées à de l'huile de pin avant d'être passé au four pour être cuite. Les plaques sont ensuite découpées à la fraiseuse numérique pour en sortir les différentes parties qui constitueront les montures. "La matière première on l'a récupére grâce notamment à des clubs de surf ou encore via des particuliers qui nous les font parvenir."
Et le choix d'un tel objet n'est pas anodin. "On s'est dit que c'était l'objet qui "craignait" le moins. On peut le laisser à la chaleur dans la voiture, s'assoir dessus c'est relativement résistant."
Marco et ses équipes ne se sont pas arrêtés là. Depuis peu, ils élaborent des panneaux PLV pour la publicité des entreprises.
Un contrat avec Quicksilver
Dans son atelier de la zone artisanale de Gujan-Mestras, Océnéo commence à être un peu à l'étroit. Car les commandes pleuvent.
L'entreprise, qui emploie aujourd'hui cinq personnes, a été repérée par la marque Quicksilver. Un contrat a été signé pour commercialisé un modèle de lunette de soleil vendu partout dans le monde.
Océnéo propose aussi sur son site internet, un modèle au prix de 100 euros avec le choix du coloris. "Avec le développement de l'entreprise, pour ne pas s'éparpiller, on a décidé de se concentrer sur un seul modèle, en plus de celui de Quicksilver. Et ça le temps d'être bien rodé au niveau de la production."
Prochaine étape un déménagement dans des locaux plus grands pour accroitre la production. L'avenir s'annonce ensoleillé.