Sécurité sociale de l'alimentation en Gironde, ça devient concret
20 mars 2024 à 14h39 par Élodie Quesnel
Le dispositif de sécurité sociale de l'alimentation débutera le 1er avril 2024
Crédit : Département de Gironde
A partir du 1er avril 2024, 400 girondins et girondines démarreront l'expérimentation de la Sécurité sociale de l'alimentation. Elle durera un an pour lutter contre la précarité alimentaire et assurer aux producteurs un revenu juste pour vivre.
Après deux ans de réunions, de conférences, de tables rondes, le dispositif inédit de la Sécurité sociale de l'alimentation va être expérimentée pendant un an par 400 girondines et girondins sur quatre territoires : Bordeaux Nord, Bègles, le pays Foyens et le Sud-Gironde. Menée par le collectif Acclimat'action et soutenu par le Département de Gironde et la mairie de Bordeaux, ce qui n'était qu'une idée idée en 2022 devient concret.
Une allocation pour lutter contre la précarité alimentaire
Sur le modèle de la sécurité sociale pour la santé, quatre caisses communes locales ont été créées. Chaque participant versera dans sa caisse une cotisation. Le montant est établi grâce à trois critères : ses revenus, mais aussi son reste à vivre après avoir réglé loyer, crédit et factures et le budget alimentaire mensuel. Une cotisation dont le montant ne pourra pas aller en dessous de 10 euros et 5 euros par personnes supplémentaire. Plusieurs institutions comme le département, la ville de Bordeaux, de Bègles, ou encore Bordeaux Métropole et le Conseil régional Nouvelle-Aquitaine apporteront des subventions pour compléter les caisses locales.
En contrepartie, le foyer recevra chaque mois 150 MonA, comprenez monnaie alimentaire, l'équivalent de 150 euros et 75 MonA (75 euros) par personne supplémentaire. Cette somme sera ensuite à dépenser pour faire ses courses. Mais pas n'importe où. Dans des lieux de vente conventionnés par les participants eux même. Ils ont pour particularité de remplir plusieurs critères établis par chaque caisse locale : accessibilité et inclusivité, bien-être au travail, la transparence et la juste rémunération des productrices et producteurs, la localité des produits, la durabilité des pratiques agricoles.
Remettre la démocratie au coeur de la vie des participants
Eve, habitante de Bordeaux Bacalan, fait partie des 400 participants au dispositif de Sécurité sociale de l'alimentation. Elle sait déjà les changements qu’elle opérera dans son panier de course, mais aussi dans ses habitudes de cuisine. "Je vais pouvoir me diriger vers la filière bio pour remplir mon panier, ce que je ne faisais pas avant parce que je pensais que c'était inacessible pour mon budget. Mais au-delà de ça, c'est tout un changement qui s'opère sur ma façon de consommer, de cuisiner. Par exemple, je sais que je peux faire des économies en mangeant moins de viande. Et reporter ce budget vers les légumes."
Pour Félix, participant dans le Sud-Gironde, il s'est aussi lancé dans l'aventure pour l'aspect démocratique du dispositif. "La première chose qui m'a fait réfléchir, c'est le travail en commun qui a été celui du collectif. Le fait d'avoir des citoyens de Gironde qui ont des parcours différents et qui se retrouvent sur un objectif commun, celui de l'alimentation."
Au cours de cette année, les caisses locales se réuniront tous les deux mois pour faire un point de situation et apporter des améliorations. Car l’ objectif est de voir la Sécurité sociale de l’alimentation être généralisée à toute la France.