Huitres du Bassin d'Arcachon : un nouveau dispositif de surveillance mis en place dès cet hiver

18 octobre 2024 à 18h36 par Élodie Quesnel

Le président du CRCAA, Olivier Laban (2e à droite) a annoncé un nouveau dispositif

Crédit : Elodie Quesnel

Encore échaudé par l'épisode de norovirus lors des dernières fêtes de fin d'année les obligeant à stopper la vente de leurs huitres dans la période la plus importante de l'année, les ostréiculteurs du Bassin d'Arcachon continue d'aller de l'avant et d'innover pour éviter de voir ce reproduire un tel épisode.

"Touchés mais pas coulés !" Voila ce que répondent les ostréiculteurs du Bassin d'Arcachon, 10 mois après l'épisode de norovirus dans les huitres vendues pendant les fêtes de fin d'année. 


Alors que le SIBA, le Syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon, a annoncé un investissement de 120 millions d'euros pour mettre fin au débordement des eaux usées, le Comité Régional de Conchyliculture Arcachon Aquitaine a décidé de revenir sur certains points concernant l'épisode de norovirus de l'hiver dernier.


Un réseau de surveillance pour contrôler la qualité des eaux


Alors que les 300 entreprises d'ostréiculture du Bassin d'Arcachon se relèvent difficilement de cet épisode qui a mis à mal leur trésorerie, le CRCAA a décidé de mettre en place à partir de cet hiver un dispositif particulier : un réseau de surveillance du norovirus sur le Bassin d'Arcachon. 


Concrétement pendant la période hivernale, fixée du mois de novembre au mois d'avril, qui est une période de tension avec de nombreux épisodes de pluies, la surveillance consistera à analyser une fois par semaine sept points du Bassin pour surveiller la présence de norovirus et de bactériophages pour évaluer l'état sanitaire de la production. Cela permettra en fonction des résultats positifs au norovirus, de mettre en place "une purification naturelle des huitres en bassin dégorgeoir entre 8 et 21 jours". En gros, les huitres seront placées en quarantaine dans un bassin avec un circuit fermé où l'eau ne pourra pas être infectée pour permettre de faire "mourir" le norovirus.


Un dispositif qui a un coût pour permettre des analyses en labo de manière hebdomadaire. Pour le financer, le CRCAA fera appel à des fonds européens à 80%. Pour les 20% restants, le Comité fera appel à des partenariats auprès de la SIBA, l'Agence de l'eau et le Parc Naturel Marin.


Une réunion avec le SIBA le 23 octobre


10 mois après cet épisode de crise, la profession a du mal à se relever. Même si la période estivale a permis de reprendre quelques couleurs, les finances ont été fragilisées. Le dossier sur les indemnisations promises au moment de la crise est toujours en stand by. Un nouveau dossier a été remis au ministre en charge de la profession.


Le président du CRCAA, Olivier Laban, pourra revenir sur toutes ces annonces avec le SIBA le mercredi 23 octobre. Après neuf mois sans discutions, les deux institutions vont se retrouver autour de la table. Au menu de cette réunion : les systèmes assurantiels, la purification et la surveillance des norovirus.


Olivier Laban souhaite lui revenir sur la problématique de mortalités massives qui touchent les huitres sur toutes les tranches d'âge et qui fragilise la profession mais aussi le développement du pôle d'intervention maritime du SIBA, un bateau pour réhabiliter les friches ostréicoles et l'entretien du Bassin.