Le blocage de la prison de Gradignan maintenu ce jeudi matin
14 mai 2024 à 18h44 par Élodie Quesnel
La prison de Gradignan est bloquée par l'intersyndicale ce mercredi 15 mai
Crédit : FO pénitentiaire Gironde
Suite à l'attaque mortelle d'un fourgon pénitentiaire en Normandie mardi, les syndicats des agents pénitentiaires ont appelé au blocage de l'ensemble des établissements pénitentiaires mercredi. La prison de Gradignan sera de nouveau bloquée ce jeudi matin.
"Les faits sont trop graves pour laisser passer ça", s'indigne Hubert Grataud, délégué syndical Force Ouvrière Pénitentiaire au Centre prénitentiaire de Gradignan. La profession est en deuil depuis mardi. Deux agents pénitentiaires sont morts sous les balles d'un commando de quatre hommes armés dans l'Eure. Ils étaient venus faire évader un détenu, Mohamed A., écroué à la maison d'arrêt d'Evreux en plein transfert vers le tribunal judicaire de Rouen. L'attaque s'est produite au niveau du péage d'Incarville, à la limite entre l'Eure et la Seine-Maritime.
Après le drame, l'intersyndicale pénitentiaire (FO, UFAP, CGT, SPS) a annoncé la mise en place d'un blocage de tous les établissements et structures pénitentiaires de France, ce mercredi.
Le Centre pénitentaire de Gradignan a participé à cette journée "prison morte". Dès 5h mercredi matin, 150 agents pénitentiaires ont bloqué les entrées de l'établissement. Personne ne pouvait rentrer ou sortir, excepté les équipes de nuit ou du matin ainsi qu'une infirmière et un médecin. Le personnel administratif était bloqué à l'entrée et aucune extraction de détenu n'a eu lieu dans la journée.
Les blocages maintenus ce jeudi matin
Grâce à cette mobilisation à Gradignan et dans d'autres prisons de France, les syndicats espèrent des annonces pour améliorer la sécurité des agents pénitentiares. Ils demandent notamment des moyens supplémentaires pour le transport de certains détenus dangereux, avec des fourgons blindés. "Les collègues qui se sont fait attaquer étaient dans des fourgons simples. Au vu de l'attirail des assaillants, ils n'avaient aucune chance face à eux. On connait les risques de notre métiers, mais on ne peut pas admettre une telle violence", explique Hubert Grataud.
Les syndicats étaient reçus ce mercredi après-midi par le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti pour parler de ces revendications.
Bien qu'ils soient "satisfaits" de cette réunion, les syndicats ont décidé de maintenir l'appel au blocage dans plusieurs établissements pénitentiaires jeudi matin dans l'attente d'un accord écrit. Ce sera le cas à la prison de Gradignan.