Santé : des chercheurs auraient enfin identifié la bactérie à l'origine de l'endométriose
5 juillet 2023 à 17h48 par A. L.
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Crédit : Pixabay
Selon des chercheurs japonais, une bactérie pourrait être associée à l'endométriose. Un traitement antibiotique testé sur des souris infectées a réduit les lésions de cette maladie chronique.
Les progrès de la science redonnent espoir à des millions de femmes souffrant d’endométriose. D'après une récente étude japonaise parue dans la revue Science Translational Medecine le 14 juin 2023, des chercheurs auraient découvert une information capitale sur les origines de l'endométriose ovarienne, cette maladie gynécologique chronique qui touche une femme sur dix et qui n'a, pour l'heure, aucun traitement.
"Cette maladie chronique est associée à des douleurs aiguës et perturbantes au moment des règles, pendant les rapports sexuels et au moment de déféquer et/ou d’uriner, à des douleurs pelviennes chroniques, des ballonnements, des nausées et de la fatigue, et parfois à une dépression, de l’angoisse et une infertilité” comme l’explique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Une infection bactérienne à l'origine de l'endométriose ?
En menant une étude sur 155 femmes, les scientifiques ont ainsi détecté que la présence du groupe de bactéries Fusobacterium dans l'utérus contribuerait au développement de l'endométriose. Cette infection bactérienne étant détectée chez 64 % des personnes atteintes.
Afin de s'assurer que cette bactérie pouvait avoir un lien avec l'endométriose, les scientifiques ont réalisé des tests sur des souris en transplantant de l'endomètre contaminé par ces bactéries. Résultat : en quelques semaines, les rongeurs se sont mis à souffrir de lésions typiques de l’endométriose. Plus précisément, les chercheurs expliquent qu’une protéine bien spécifique, appelée "transgéline (TAGLN)" joue un rôle bien défini dans l’endométriose. Les spécialistes expliquent que "le facteur de croissance transformant bêta (TGF-β) semblait provoquer la régulation à la hausse du TAGLN" et réagirait suite à une infection à la fusobacterium, créant ainsi la réponse inflammatoire. "Dans cette étude, nous avons démontré que l'axe Fusobacterium-TAGLN-endométriose est fréquemment dérégulé dans l'endométriose", explique le professeur Yutaka Kondo.
Les chercheurs ont d'ailleurs constaté que l'administration d'un traitement antibiotique par voie vaginale, tel que le métronidazole et le chloramphénicol, également testé sur des souris, réduisait le nombre et la taille des lésions causées par cette bactérie. Après 21 jours de traitement, la présence de TAGLN et TGF-bêta avaient disparu. Un essai clinique chez les femmes atteintes d'endométriose vient d'être mis en place afin de savoir si les antibiotiques pourraient soulager certains de leurs symptômes, affirme Kondo. Affaire à suivre...