Bassin d'Arcachon : la cabane tchanquée n°3 renait de ses cendres

L’Île aux Oiseaux était à la fête ce 21 juin. Pas pour célébrer la musique, mais l’un des emblèmes du Bassin d’Arcachon. L’île a en effet retrouvé la cabane tchanquée n°3, détruite en novembre dernier. Elle a été inaugurée ce vendredi.

Un engouement des quatre coins de France

Petit retour en arrière. Ce n’est pas la première fois que la cabane aux volet rouges, du haut de ses pilotis, fait peau neuve. Construite en 1883 pour permettre la surveillance des parcs à huîtres,  elle est détruite une première fois par la tempête de 1943, avant de renaitre de ses cendres en 1945. A l'intérieur pas d'eau, pas d'électricitée, trois pièces pas vraiment meublées mais des souvenirs pleins la tête pour les locaux qui venaient régulièrement sur l'Île aux Oiseaux.

Devenue l’une des images cartes postales du Bassin d’Arcachon, l’assaut de la mer et du temps, vont progressivement fragiliser le batiment. Il va falloir agir pour éviter son effondrement.

En 2019, la ville de la Teste-de-Buch, qui gère le lieu suite à une déléguation du Conservatoire du littoral, décide d'entamer des travaux pour consolider les pilotis. Mais face aux élèments de la nature, ce n'est pas suffisant, il faudra se résoudre à détruire la cabane pour la reconstruire à l’identique. Comme cela a été fait en 2007 pour sa jumelle la cabane tchanqué n°53 au volet blanc.

La facture s’annonce salée. 1 100 000 euros. seront nécessaires. La moitié de la somme sera amenée par la ville de la Teste-de-Buch, l’État, la Région Nouvelle Aquitaine, l’Europe, le Parc Marin et le Conservatoire du littoral. Mais aussi des mécènes et des paticuliers. Pas moins de 440 donateurs de partout en France et pas seulement girondins ont permis de récolter plus de 150 000 euros via le site internet de la Fondation du Patrimoine, porté par Stéphane Bern. Une fierté pour le maire de la Teste-de-Buch, Patrick Dravet, très attaché aux cabanes tchanquées. "Des enfants ont cassé leur tirelire pour donner 5 euros. Des personnes ont donné jusqu'à 3000 euros. C'est vraiment une joie pour nous de savoir que ce lieu emblématique du Bassin d'Arcachon leur tient à coeur."

Un chantier particulier

Les travaux de reconstruction n’ont pas été une mince affaire. Il a fallu laisser passer l’hiver, faire face à un printemps pluvieux mais surtout s’accorder avec les marées. Les maitres d’œuvres ont donc utilisé le système de Lego pour monter en l’espace d’un mois et demi la nouvelle cabane. Tout était préparé sur terre comme les découpes pour être assemblée sur l’Île aux Oiseaux. Le tout dans un temps imparti. La fin des travaux était prévue pour le mois de juin. Objectif atteint.

Alors combien de temps va-t-elle résister aux effets des élèments ? "On espère entre 40 et 50 ans", nous explique, Stéphane Roy, maître d’œuvre sur ce chantier de la cabane tchanquée. "C’est grâce à l’essence de bois que son vieillissement sera retardée. Les pilotis sont en bois Azobé qui a été importé du Gabon. C'est un bois très résistant. Le bois de la plateforme est du chêne et la structure de la cabane vient de la forêt usagère de la Teste-de-Buch." Des bois non traité pour respecter le cahier des charges d'un point de vue de l'environnement.

Pas de projets précis pour la suite

Vous vous demandez peut être à quoi va servir cette cabane maintenant qu'elle a retrouvé une nouvelle jeunesse. Pour le maire de la Teste-de-Buch, Patrick Dravet, pas vraiment de projets précis. "Pour le moment, on ne va rien en faire, mis à part pouvoir l'admirer de l'extérieur. Elle n'est pas suffisament grande pour en faire un musée. Et surtout on ne peut accueillir que 19 personnes en simultanée sur la structure. On reste vraiment sur un lieu emblématique."

Sans oublier qu'elles sont situées sur une zone humide où sont concentrés pas moins de 150 espèces d'oiseaux mais aussi une faune préservée. Cet été encore, les touristes pourront donc observer les deux cabanes tchanquées, seulement de loin, depuis les bateaux qui font le tour de l'Île aux Oiseaux.