TGV Atlantique : 200 000 places supplémentaires en 2025 entre Paris et le Sud-Ouest
1er octobre 2024 à 18h43 par Élodie Quesnel
35 ans après la mise sur rail du premier TGV entre Paris et le Sud Ouest, SNCF Voyageurs a annoncé ce mardi 1 er octobre augmenter son nombre de places sur l'axe Atlantique entre Paris-Bordeaux-Hendaye d'ici 2026. Une façon de muscler son offre face à l'arrivée de la concurrence.
200 000. C'est le nombre de places supplémentaires qui seront proposés sur l'année 2025 aux voyageurs qui utilisent le TGV sur l'axe Atlantique entre Paris-Bordeaux et Hendaye. C'est Franck Dubourdieu, le directeur de TGV Atlantique qui est venu l'annoncer en personne à Bordeaux ce mardi 1er octobre, à la veille de la mise en vente des billets pour les fêtes de fin d'année. Un nombre de places supplémentaires qui sera aussi au menu de l'année 2026. Le tout sans toucher à la fréquence des trains. On vous explique comment c'est possible.
Une question de rames
C'est à partir du 15 décembre 2024 que les changements vont s'opérer. Une douzaine de rames passeront de 509 places à 556 places. Permettant sur un an de proposer 200 000 places supplémentaires. Ces rames avec ce supplément de places ne sont pas de nouvelles rames sorties d'usine. Il s'agit en fait d'un simple échange avec du matériel roulant qui est utilisé sur l'axe du Sud Est et qui présente un taux de remplissage moins important que sur l'axe Atlantique.
Et ce n'est pas tout. Puisque fin 2025, tout en gardant la même féquence de TGV Inoui et Ouigo, soit 19 aller-retour par jour sur cet axe entre Paris et le Sud Ouest, la SNCF annonce un million et demi de places supplémentaires sur un an pour voyager. Là encore, il s'agit d'une histoire de rame. Certains trains se verront doter de double rame (une rame = 8 voitures/wagons) permettant ainsi de transporter plus de monde à certaines heures de la journée où la demande est forte. Avec ça, l'un des TGV Ouigo qui circule entre Paris et Bordeaux poussera jusqu'à Hendaye, ce qui permettra d'offrir des places supplémentaires vers le Pays Basque.
Cela fait deux ans que la SNCF travaille sur ce sujet. Le but est de renforcer l'offre de la grande vitesse sur l'Axe Atlantique mais aussi avec ces places supplémentaires permettre de ne pas augmenter le prix des billets. En parlant de prix, en revanche, l'offre de Ouigo en version classique donc plus lent (jusqu'à 5h30 de trajet) mais à petit prix entre Bordeaux et Paris ne verrait finalement pas le jour tout de suite comme cela avait été annoncé il y a quelques mois.
Muscler l'offre avec l'arrivée de la concurrence
Une annonce de places supplémentaires alors que la concurrence commence à s'installer. Si elle est présente actuellement surtout sur l'Est et le Sud-Est avec des compagnie étrangère comme la RENFE ou Trenitalia, la compagnie Le Train, première compagnie ferroviaire française privée à grande vitesse, veut ouvrir une ligne entre Bordeaux et Nantes à l'horizon 2026. Franck Dubourdieu reste très serein face à cette concurrence. "Que voulez- vous, c'est la vie ! On continue notre développement et notre offre de service pour nos voyageurs."
Des services qui d'ailleurs évoluent. 150 contrôleurs ont été recrutés pour 2025. Le but est d'avoir, selon le directeur de TGV Atlantique, deux contrôleurs par rame. Ils seront équipés d'outils pour permettre par exemple de répondre aux sollicitations des voyageurs. Ils pourront par exemple offrir un bon d'achat aux passagers si il y a un soucis de siège, de clim, de toilettes, bref tout impacter le confort pendant le voyage.
Autre mise en place testé cet été, un outil permettant aux voyageurs qui a manqué sa correspondance ou qui n'a plus de transport à cause d'un gros retard de réserver lui même sa chambre d'hôtel ou son taxi le tout payé par la SNCF. "C'est de cette manière que l'on veut faire la différence avec la concurrence : en offrant un service de cette qualité."
Des interrogations sur le futur de l'Axe TGV Atlantique
Si la SNCF a une vision à l'horizon 2030, il y a encore beaucoup de questionnement sur la place qu'aura le train après cette date. "On pense quand même que Bordeaux deviendra un hub du ferroviaire, c'est à dire un endroit qui permettra de mettre en lien le Sud Ouest avec la Méditerranée mais aussi avec l'Espagne et notamment avec le fameux projet du "Y Basque", ligne à grande vitesse permettant de relier la frontière française à San Sebastian-Bilbao et Vitoria. Mais il faut encore compter 10 ans. "